En visite de soutien à Hamelin

Juppé dénonce le « terrorisme intellectuel » de la gauche

Venu prêter main forte à Emmanuel Hamelin, un « ami de longue date », Alain Juppé a fait une visite éclair dans le de plus en plus fantomatique quartier Grolée. Avant d’appeler de ses vœux une cohabitation entre un gouvernement UMP et François Hollande.

« Vous avez un petit créneau pour moi ? Juste 5 minutes », plaisante l’ancien ministre des affaires étrangères en entrant dans le salon de coiffure Marc Tavoukdjian. « Heureusement qu’il est là », s’enthousiasme le patron des lieux en désignant Emmanuel Hamelin, candidat UMP dans le deuxième circonscription. « Il est le seul à se mobiliser pour nous. »

Le salon est l’un des derniers survivants dans le quartier. Même Zilli, pourtant présenté comme locomotive, censée tirer vers le haut ce nouveaux quartier voué au luxe, a baissé rideau, et l’agence Nouvelles Frontières voisine s’en va à l’automne, à l’expiration de son bail.

Rachetés en 2005 par le promoteur Les docks lyonnais, la cinquantaine de pas-de-portes devaient en effet accueillir de prestigieuses boutiques haut de gamme, à l’image de l’avenue Montaigne parisienne. Or, sept ans après les boutiques restent désespérément vides.

« Le projet n’est pas du tout adapté au quartier, ni à la ville », s’insurge Marie-Christine Herrbach co-présidente de l’association des habitants. L’ancien premier ministre acquiesce.

Hamelin, candidat « équilibré »

« Après le Beaujolais un peu d’Evian ne fait pas de mal », plaisante Alain Juppé, de retour au local de campagne du candidat UMP. Cela pour rappeler que la visite effectuée en début d’après-midi à Villefranche, aux côtés du député local Bernard Perrut, a dû être arrosée. Sur ce, il déroule le programme électoral du parti et ses trois priorités : améliorer la compétitivité des entreprises, maîtriser les flux migratoires et promouvoir une Europe forte.

Puis, l’ancien président de l’UMP s’en prend à ceux à gauche qui mettent en garde contre une éventuelle cohabitation. « C’est du terrorisme intellectuel », s’écrie-t-il. « Autant supprimer les législatives ».

« C’est dangereux quand tous les pouvoirs sont concentrés entre les mêmes mains », ajoute Emmanuel Hamelin. « Nos institutions n’ont jamais été en péril à cause de la cohabitation. L’État a toujours continué à fonctionner. »

Le candidat qui s’est choisi « pour une démocratie équilibrée » comme slogan assure qu’« il n’y a pas de démobilisation sur le terrain. Nous continuons à mener campagne ». Avec 56,97% obtenus par François Hollande dans la circonscription, il n’est pas sûr que cela suffise.

Publié le : mardi 22 mai 2012, par Michael Augustin