Anneau des sciences

Top départ pour le bouclage du périph’

Arlésienne par excellence de la vie politique lyonnaise, le Tronçon ouest du périphérique (TOP), est tout de même en passe de franchir une étape importante, avec le lancement du débat public. Entre novembre 2012 et février 2013, les Lyonnais pourront se prononcer sur le projet, qui ne verra toutefois le jour qu’en 2025. Dans le meilleur des cas.

« Si on ne faisait rien, Lyon serait totalement asphyxiée en 2030 », s’écrie Gérard Collomb. En cause, « la saturation de l’autoroute A6/A7 et des voiries de l’ouest lyonnais ». L’autoroute charrie tous les jours 115 000 véhicules en plein centre-ville, 130 000 en 2030, si rien n’est fait. « Une aberration », s’indigne Olivier Roussel, directeur d’études à l’Agence d’urbanisme. « 30 000 habitants de Perrache et Gerland subissent les nuisances de ce trafic. »

Pour y remédier, le Grand Lyon souhaite transformer le tronçon entre Valvert et Pierre-Bénite en boulevard urbain de deux fois deux voies, bordé d’une piste cyclable et de larges trottoirs, et en limiter la fréquentation à 50 000 véhicules par jour.

Pas de TOP sans contournement autoroutier

Mais voilà, avant de lancer le chantier du TOP (2,5 milliards d’euros), Gérard Collomb souhaite voir ressurgir un autre serpent de mer, le contournement autoroutier de Lyon. « Il ne faut pas emmêler les trafics national et de desserte », martèle le sénateur-maire, qui réclame une déviation de l’axe nord-sud bien en amont de l’agglomération.

Longtemps, un tracé passant à l’ouest via les Monts du Lyonnais et le Beaujolais tenait la corde. Patatras, « il n’est ni faisable, ni raccordable, ni finançable », avait jugé en début d’année le préfet du Rhône, Jean-François Carenco, qui préfère un contournement par l’est. Celui-ci existe déjà partiellement grâce à l’A46 et l’A432. Un axe qu’il suffirait de prolonger au sud. Cette solution nettement moins couteuse, suscite toutefois une levée de boucliers de la part des communes de l’est lyonnais qui estiment assumer déjà largement leur part de nuisances.

D’autant plus que l’exigence de Gérard Collomb, de lier le bouclage du périphérique à la déviation du trafic autoroutier, ne résiste pas à l’épreuve des chiffres. Car seuls 15 à 20% des véhicules qui empruntent l’axe A6/A7 à Lyon sont de transit. Le reste est du trafic local. « Ça paraît marginal mais c’est souvent la marginalité de la circulation qui pose problème », justifie le maire de Lyon, qui ne souhaite pas réitérer « l’erreur du tunnel de Fourvière ».

Ne l’appelez plus TOP

« Le périphérique reliera tous nos centres universitaires et de recherche, ainsi que les pôles de compétitivité », s’enthousiasme Gérard Collomb, qui l’a du coup rebaptisé Anneau des sciences. Reste à savoir par où il doit passer.

« Nous avons pris tout ce qui peut fleurir ici ou là comme hypothèse et nous avons tout analysé », affirme l’élu lyonnais. Trois scénarios seront ainsi proposés au débat public : un tracé court (voir carte) qui relie le périphérique nord au boulevard Laurent Bonnevay (un tronçon de 15 km, dont 13 km enterrés), un tracé plus long aboutissant au sud au niveau de la rocade est, et une troisième hypothèse sans bouclage mais en renforçant les transports en commun, scénario privilégié par les Verts.

Ces trois options seront donc soumises au débat public à travers une série de réunions et sur Internet (www.debatpublic-anneau-top.org).

Publié le : vendredi 14 septembre 2012, par Michael Augustin