64 chefs étoilés autour de Gérard Collomb

La Cité de la gastronomie prend forme

C’était la mise en bouche tant attendue. Lundi, Gérard Collomb a réuni un grand nombre de chefs et représentants des métiers de bouche sur l’escalier d’honneur de l’Hôtel de ville pour une photo de famille. Après avoir snobé celle du 30 septembre dernier.

La Cité de la gastronomie, censée mettre en musique le repas gastronomique français, classé au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco, doit s’installer sur 3500 m² au sein de l’Hôtel-Dieu, avec des espaces d’exposition, de formation et de conférence, aux côtés d’un hôtel 5 étoiles.

En revanche, il n’est plus question du grand musée de la santé, prévu initialement pour honorer le passé médical du lieu. Un abandon qui a poussé les protagonistes de la Cité de la gastronomie à quelques contorsions sémantiques. « Le premier médecin de l’homme est d’abord le cuisinier », a ainsi affirmé sans rire l’architecte Albert Constantin, en charge de la reconversion de l’hôpital. « L’alliance de la médecine et de la gastronomie fait la différence de la candidature lyonnaise », a ajouté Gérard Collomb.

Le projet devrait trouver sa place dans le partie la plus ancienne de l’ancien hôpital, datant du 17ème siècle, au nord du complexe. On y accède par l’entrée historique, qui donne sur la place de l’hôpital. En forme de croix, l’ensemble est dominé par le dôme des quatre rangs, « un morceau de bravoure architectural », pour Albert Constantin, qui comprendra l’accueil de la Cité. Un jardin d’apothicaire aménagé dans l’une des cours, fait partie du projet.

« Peut-on rêver mieux que Lyon comme emblème de la gastronomie française ? » s’est interrogé Gérard Collomb, qui a vanté les mérites de la ville « interconnectée », grâce à ses gares TGV et autres liaisons routières et aériennes. Sans oublier que 11% des AOC françaises sont localisées en Rhône-Alpes. « Nous avons sur place tout ce qu’il faut pour montrer aux étrangers ce que c’est la cuisine de France », s’est félicité le maire.

« Ce ne sera pas un Louvre de la gastronomie », prévient Régis Marcon, chef triplement étoilé qui a co-écrit le dossier de candidature. « Cela doit être un lieu convivial, ouvert à tous, où il y a des odeurs. »

Un « parcours des provinces de France » est ainsi prévu, des expositions temporaires mettant des pays étrangers à l’honneur, ainsi qu’un centre de formation des formateurs. Car la restauration est un métier qui peine à attirer les vocations. « 40 000 emplois sont non pourvus dans la profession », rappelle Régis Marcon.

Lyon est en compétition avec Beaune, Dijon,Tours et Chevilly la rue/Rungis. Le lauréat sera proclamé avant la fin de l’année.

Publié le : mardi 30 octobre 2012, par Michael Augustin