« Déni de démocratie »

Euro-Métropole : l’opposition enrage

Lundi matin, Gérard Collomb et Michel Mercier ont annoncé la division du département en deux, donnant naissance à une « Euro-Métropole » lyonnaise et un « département croupion » de quelque 426 700 habitants. Celui-ci passe ainsi de la 4ème place en terme de population à la 55ème. L’opposition n’apprécie guère de ne pas avoir été associée à la décision.

« Politique de gribouille », « mépris », « gouvernance passéiste », « roitelets », l’UMP n’avait pas de mots assez durs contre ce qu’elle appelle « les petits arrangements entre copains et coquins ».

« Au nom de quel secret, on réserve cette annonce à la presse », s’est écrié le député Georges Fenech. Car les conseillers généraux n’ont été - officiellement - informés que mardi par Michel Mercier, tandis que Gérard Collomb n’en a parlé pour l’instant qu’aux élus socialistes de la Courly.

Si la droite ne s’oppose pas à la création d’une métropole, qu’elle appelle même de ses vœux, elle s’interroge sur son contenu. « Il ne faut pas mettre des frontières autour du Grand Lyon », prévient le vice-président du Conseil général, Michel Forissier, qui dit craindre « un retour à la féodalité ».

Le maire de Meyzieu demande notamment que le Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) conserve sa compétence départementale. Mais aussi que les prérogatives sociales des Maisons du Rhône (RSA, vieillesse, handicapés), qui représentent un budget de 862 millions d’euros, soient transférées aux mairies.

La gauche pas plus tendre

« Des choix cruciaux viennent d’être pris sans concertation », s’écrie le sénateur communiste Guy Fischer, qui dénonce la « soif du pouvoir sans commune mesure » de Gérard Collomb et Michel Mercier. L’élu craint « la suppression des communes, remplacées par de grandes entités ».

« Nous sommes en train d’assister à la découpe d’un territoire à l’amiable entre deux seigneurs, qui du fin fond de leur fief, s’assurent de conforter leur siège », embraie la conseillère régionale PCF Danielle Lebail, qui dénonce une décision « révoltante » et un « déni de démocratie ».

« Le peuple a son mot à dire », demande de son côté le maire de Grigny, René Balme (Front de gauche). « Les quelques 1 785 000 habitants et 330 assemblées élues du département doivent avoir leur mot à dire sur la métropole, quitte à organiser un référendum d’initiative locale. »

La question, qui doit donner lieu à un vote de l’Assemblée nationale en juin 2013, n’a sans doute pas fini de faire parler d’elle. « C’est un excellent sujet de campagne pour les municipales », se réjouit Michel Forissier.

Publié le : vendredi 7 décembre 2012, par Michael Augustin