Après le drame

Gérard Collomb demande le démantèlement des camps

« Il n’y a pas de bons squats », a martelé Gérard Collomb lors d’une conférence de presse. Le maire de Lyon s’exprimait après l’incendie qui avait coûté la vie à trois Roms dans le nuit de dimanche à lundi. Un drame qui, selon lui, nécessite des « actions déterminées ».

L’agglomération lyonnaise ne peut « accueillir tous ceux qui à travers le monde se retrouvent en difficulté », a clamé le sénateur-maire, reconnaissant toutefois que la question des squats est « un problème extrêmement difficile et complexe ».

L’élu qui s’était rendu sur les lieux dans la matinée (photo) s’est ensuite entretenu par téléphone avec Jean-Marc Ayrault. « J’ai lancé un signal d’alerte », rapporte-t-il, appelant le premier ministre à mener des « actions déterminées ».

Des actions à l’image de la coopération mise en place entre le Grand Lyon et la région de Tinca en Roumanie, où l’agglomération a financé la rénovation d’une soixantaine d’habitations. « Il vaut mieux que ces gens puissent mieux vivre à Tinca, plutôt que venir à Lyon », a-t-il commenté.

Mais Gérard Collomb a surtout insisté sur la nécessité, selon lui, d’évacuer les squats existants. « La ville de Lyon et la communauté urbaine demandent systématiquement une décision de justice (en cas d’occupation illégale d’un immeuble leur appartenant, ndlr) et demandent le recours de la force publique (pour son évacuation, ndlr) », a-t-il précisé, regrettant que ce recours ne soit pas accordé dans tous les cas. « Je demande qu’il le soit désormais », a-t-il conclu.

Quelles responsabilités ?

Le site de la rue Audibert et Lavirotte, composé de deux petits immeubles d’habitation et d’immenses hangars, abritait jadis l’usine Leroy-Sommer. Entre 200 et 300 personnes s’y étaient installées. La plupart s’y étaient réfugiés après avoir été chassés fin septembre d’un immeuble situé rue Saint-Simon dans le 9ème rrondissement. En février, un occupant avait déjà trouvé la mort en chutant d’un toit. Le site devait être évacué mercredi.

A l’heure où les enquêtes sont en cours pour déterminer l’origine du drame, la question des responsabilités se pose. L’hypothèse d’une bougie renversée circule, sans pour autant être confirmée par les enquêteurs pour l’instant. Or, l’électricité et l’eau de l’immeuble squatté avaient été coupées le 2 mai, indiquent les associations qui intervenaient auprès des squatteurs. Le Progrès avait dénoncé dans un article du 9 mai des « lieux insalubres et dangereux ».

Le Front de gauche dénonce dans un communiqué « ces expulsions systématiques sans solution de relogement digne et pérenne pour toutes les familles alors que la préfecture y est contrainte par (une) circulaire interministérielle » et demande la tenue d’une « table ronde entre État, élus locaux et associations de soutien aux populations Roms ».

Publié le : lundi 13 mai 2013, par Michael Augustin