Cinéma

Le Comoedia veut reprendre l’Odéon

Est-ce que feu l’Odéon restera un cinéma ? « Nous sommes en contact avec plusieurs repreneurs possibles », affirme Catherine Camus, chargée du dossier aux Docks Lyonnais, propriétaire des murs. Plusieurs repreneurs, lyonnais et d’ailleurs, qui souhaitent conserver la vocation cinématographique du site. « Mais il faut que le projet soit viable », met-elle en garde. Pour cela, pas question de garder la configuration en l’état. « Il faut deux ou trois salles », estime Catherine Camus, avant de temporiser : « C’est difficile d’agrandir les locaux, à cause des entrées d’immeuble ». Seule l’ancien pressing voisin pourrait être annexé, selon elle, mais sa surface ne mesure que 60m².

Parmi les candidats les plus sérieux, Marc Bonny et Marc Guidoni, les repreneurs du Comoedia. Leur projet consiste à scinder l’Odéon en deux salles. « On fait aujourd’hui des merveilles en architecture », explique une source proche du dossier, pour qui la récente restructuration du Comoedia en est la meilleure illustration. Le projet, pas encore ficelé, pourrait cependant faire l’objet d’une annonce officielle d’ici un mois. L’arrivée des deux Marc « serait une bonne chose », affirme un fidèle soutien des CNP, pour qui « leur travail au Comoedia ne peut que rassurer ».

Une bonne nouvelle aussi pour Georges Képénékian, adjoint à la culture à la mairie, qui ne porte pas l’ancien exploitant des lieux dans son cœur. « Galeshka Moravioff n’est pas quelqu’un de sérieux », avait-il déclaré à l’occasion de la fermeture en catimini de le salle de la rue Grolée (voir notre article du 14 août). Le soutien de la Ville de Lyon est cependant indispensable à la réussite du projet. « Le maire de Lyon est assez ouvert », croît savoir François Hurard, le conseiller cinéma de Frédéric Mitterand. Il assure que « le ministre suit attentivement la situation. »

Ce dernier était d’ailleurs destinataire d’une lettre ouverte, rédigée par deux associations de cinéastes, l’ACID et la SRF, qui a reçu le soutien de plus de cent acteurs du septième art. Ses auteurs dénoncent le licenciement du programmateur Marc Artigau et « la liquidation du CNP Odéon au bénéfice d’une opération commerciale ». Ils écrivent « Nous ne pouvons croire que la destruction d’un tel symbole puisse avoir lieu en toute impunité », avant d’appeler le ministère, la ville de Lyon et le Centre national de la cinématographie (CNC) à défendre le CNP. « Une excellente nouvelle », commente Jean-François Buiré des Inattendus. Selon lui, cette lettre ne peut que donner plus de poids aux revendications portées par le collectif de soutien aux CNP.

Publié le : lundi 2 novembre 2009, par Michael Augustin