Le Gram voit déjà plus loin

NPG : « Le PS et EELV doivent se remettre en question »

« C’est la mobilisation citoyenne qui nous a fait gagner, pas une logique d’apparatchiks », clame Nathalie Perrin-Gilbert dimanche soir dans son bureau de maire du 1er arrondissement. Un bureau qu’elle occupera six ans de plus.

Il est 21h22 lorsqu’une explosion de joie emplit le deuxième étage de la mairie d’arrondissement. La maire sortante vient d’annoncer les résultats définitifs : 44,52% pour la liste Lyon citoyenne et solidaire, soit un bon milliers de votants en plus et une large avance sur la liste de Gérard Collomb (31,35%) et celle de l’UMP (24,13%). Les militants, quelques jeunes et beaucoup de cheveux blancs applaudissent à tout rompre. Les « Nathalie, Nathalie » fusent.

« Les forces écologistes n’ont pas répondu à l’appel de l’appareil EELV », se félicite la maire devant ses soutiens. « Évidemment, on va travailler avec eux. Évidemment, cette victoire est aussi la leur. Évidemment... Je vais arrêter de dire tout le temps évidemment », s’interrompt l’élue en rigolant. Avant de repartir de plus belle : « Bien sûr, on va continuer sur cette dynamique. On a pas à avoir honte de notre victoire. »

Juste avant, Nathalie Perrin-Gilbert s’est livrée dans son bureau à une analyse de sa victoire devant quelques journalistes. « J’ai entendu dire que si on gagnait, ce serait avec les voix de l’UMP. Mais l’UMP progresse également », pointe l’élue entre deux bisous distribués à ses trois enfants, venus la féliciter.

En réalité, si la participation est restée stable avec 57,90% dans l’arrondissement, ce ne sont pas tout à fait les mêmes électeurs qui se sont déplacés au premier et au second tour. Une quinzaine de pour-cents se sont renouvelés. Et ils se sont majoritairement reportés sur la maire sortante qui accueille plus de suffrages supplémentaires que les deux autres listes réunies.

« Recomposer de toute la gauche »

De quoi envisager l’avenir avec optimisme. « Nous sommes partis de pas grand chose. Nous n’avons pas les moyens des socialistes », souligne Renaud Payre, cofondateur et président officiel du Gram. « Il y a quelque chose qui est en train de se passer à gauche. »

« Le PS et EELV doivent se remettre en question sur leur fonctionnement », embraie l’ancienne socialiste qui pointe le succès des écologistes à Grenoble comme preuve de la « déliquescence du parti socialiste » et la nécessité d’une « recomposition de toute la gauche ».

Une « recomposition » dans laquelle le Gram compte prendre toute sa place. L’assemblée générale de cette association à vocation politique, fondée fin 2011, est prévue fin avril. Des sections représentant tous les arrondissements de Lyon et même quelques villes périphériques seraient en train de se constituer. « Le Gram est en train de s’ancrer dans le paysage politique », veut croire Nathalie Perrin-Gilbert qui s’engage à rendre compte tous les mois de son action de maire lors de « réunions citoyennes ».

Publié le : mardi 1er avril 2014, par Michael Augustin