Finances locales

L’association CANOL dénonce les dérives des collectivités

« Les comptes du Conseil régional Rhône-Alpes de 2003 à 2008 : triste bilan ». C’est le titre d’une étude réalisée par l’association des contribuables lyonnais CANOL. Une attaque en règle contre l’augmentation de la fiscalité et de la dette, injustifiée à leurs yeux. Mais l’association n’est pas non plus tendre avec le Grand stade ou le Musée des Confluences.

Après s’être penchée sur les finances des villes et du département lors de précédentes échéances électorales, c’est le budget de la région que CANOL a passé au peigne fin, alors que la campagne des régionales s’apprête à démarrer. Et rien ne va en Rhône-Alpes, à en croire ses conclusions. « Alors que l’inflation était de 9,3% de 2003 à 2008, les dépenses ont augmenté de 47%, la fiscalité (en fait les recettes fiscales, ndlr) a cru de 87% et la dette a triplé. »

L’association a passé au crible l’intégralité des dépenses régionales et rien n’a trouvé grâce à ses yeux. Du nouveau logo de la région (2,4 millions d’euros) aux subventions accordées aux associations (500 millions), sans leur fixer d’objectifs précis, en passant par l’aide au pays du tiers-monde (8 millions) et le soutien au cinéma (23,8 millions), tout est jugé « très contestable ». Avec une mention spéciale tout de même pour le nouvel hôtel de région à la Confluence. L’association chiffre son coût à 141 millions d’euros, soit un dépassement de 31% comparé aux premières prévisions. Très critique, le rapport oblige cependant parfois à lire entre les lignes pour comprendre où l’argent est allé. Ainsi, si 974 millions d’euros de nouvelles dettes ont été contractées par la région, la quasi-totalité (945 millions) a servi à acheter de nouveaux TER, pas forcément une dépense inutile donc.

Grand stade et Musée des Confluences

La communauté urbaine en prend aussi pour son grade, CANOL faisant parti des fervents militants pour le maintien de l’OL à Gerland. « Le Grand Lyon s’entête » titre l’association, qui dénonce le coût exorbitant des infrastructures d’accès à l’OL Land de Décines. Quant aux Musée des Confluences, il est carrément qualifié de « folie », en raison de son prix qui dépassera les 260 millions d’euros, d’après les calculs de CANOL. « Le département a mieux à faire en temps de crise que de dépenser des centaines de millions d’euros pour un musée », tonne Michel Vergnaud, son président.

10 ans déjà

Fondée en septembre 1999, l’association vient de souffler ses 10 bougies. Composée pour l’essentiel de cadres à la retraite, elle compte aujourd’hui 1200 adhérents et une trentaine de bénévoles actifs. Épluchant méticuleusement les comptes des collectivités locales dans le Rhône, elle a publié nombre de rapports et engage 3 à 4 procédures judiciaires par an. Qu’elle ne gagne cependant pas toutes. Véritable aiguillon de la bonne gestion financière, elle dénonce ces élus « qui pensent à leur carrière et non à l’intérêt général » et note que les dépenses d’une collectivité « sont fonction des recettes et non des besoins de la population », constatant souvent des différences importantes entre communes voisines.

Publié le : mercredi 10 février 2010, par Michael Augustin