Cantonales partielles

Béatrice Vessiller à l’assaut d’un bastion socialiste

« Le PS detient les 3 cantons villeurbannais depuis longtemps », s’exclame Béatrice Vessiller, la candidate des Verts à l’élection cantonale partielle à Villeurbanne centre. Le premier tour, qui n’a pas passionné les foules eu égard des 86% d’abstention enregistrés, l’a placée en seconde position avec 22,67%, derrière le socialiste Richard Llung (30,45%). Mais pas question pour elle de se désister. « Il n’y a que 300 voix d’écarts. Les électeurs trancheront. »

Dès le soir du premier tour, les pressions ont été fortes, pour que Béatrice Vessiller laisse le champ libre à son collègue au sein de la majorité villeurbannaise. « Les électeurs m’ont placé largement en tête avec 8 points d’avance sur la candidate des Verts arrivée deuxième », rappelle Richard Llung dans un communiqué, diffusé lundi midi. « J’en appelle à la responsabilité de Béatrice Vessiller. »

« Il ne ma l’a jamais demandé en face », persifle l’intéressée. Pour elle, « le désistement républicain n’a un sens que pour battre la droite ». Or, l’UMP n’est pas qualifiée pour le second tour et se trouve ainsi dans le rôle de l’arbitre. Une partie de l’électorat de droite pourrait se reporter sur la candidate Verte, afin d’embêter le maire PS de la ville. Quant au Front de gauche, arrivé 5ème (8,89%), il ne donne pas de consigne de vote officielle et se borne à rappeler les thèmes défendus pendant la campagne, des logements sociaux au respect des contraintes écologiques. De là à y voir un message subliminal...

Si elle gagnait, Béatrice Vessiller rejoindrait au Conseil général Gilles Buna, actuellement seul porte-drapeau vert dans l’assemblée départementale. « 1 seul élu, ce n’est pas ce qu’on représente dans le département », clame la candidate. Et de rappeler les 19% obtenus par Europe écologie dans les Rhône en mars dernier. Au-delà de la couleur politique, Béatrice Vessiller entend aussi défendre la parité. « Sur 54 conseillers généraux, seules 9 sont des femmes », rappelle l’adjointe au maire de Villeurbanne. « Et j’étais la seule parmi les 6 candidats dimanche dernier. »

Entretemps, le candidat PS continue de mobiliser l’appareil national de son parti. Après avoir reçu François Hollande et Benoît Hamon aux Gratte-Ciel, il affiche fièrement une lettre de soutien de Ségolène Royal. Un courrier assez lapidaire, où en quelques lignes l’ancienne candidate à la présidentielle, apporte son « soutien à Richard Llung parce que je connais ses qualités humaines, son attachement profond aux valeurs de progrès, son souci de l’efficacité au quotidien et sa capacité à concilier l’écologie et le social. »

Ce mot fait suite à celui reçu lundi de la part de la jeune conseillère municipale verte Yasmina Salhi. Elle écrit, ne pouvoir « [s’]empêcher de penser que ma loyauté va vers le respect des engagements et dans le sens du désistement républicain ». « On ne la voit pas beaucoup dans notre groupe », glisse Béatrice Vessiller, avant de déplorer une attitude « pas correcte, ni sur le plan politique, ni humain » et d’accuser le PS d’être « allé chercher son soutien ». Un soutien qui a néanmoins poussé le candidat PS et sa suppléante à s’afficher comme « candidats du Parti socialiste, de la gauche rassemblée, des écologistes et des démocrate ».

Publié le : jeudi 10 juin 2010, par Michael Augustin