Secours catholique
La pauvreté est stable dans le Rhône alors qu’elle se dégrade ailleurs dans le pays, d’après les données avancées par le Secours catholique à l’occasion de la présentation de son rapport annuel. L’équipe rhodanienne a suivi un peu plus de 5000 personnes en 2009, autant que l’année précédente. Sur toute la France, ce nombre est toutefois en hausse de 2%. L’association note « une détérioration des conditions de vie de personnes auparavant insérées normalement », dont les ressources ne permettent plus de faire face aux dépenses.
« Les pauvres ne sont pas des gens dont il faut se méfier, qui ne savent pas gérer leur budget. » C’est le message qu’a voulu faire passer le président de la délégation du Rhône Gérard Raulin. Selon lui, les difficultés financières rencontrées par de nombreuses personnes ne sont donc pas dues à un train de vie trop dispendieux. Pour le prouver, le Secours catholique a comparé les ressources et dépenses d’un couple avec 1 enfant. Ainsi, face à un revenu mensuel moyen de 836 euros l’association a listé des dépenses indispensables s’élevant à 905 euros, soit 69 euros de plus. Et ceci sans tenir compte des vacances, achat de voiture, dépannages ou encore des dépenses de santé non remboursées.
Si la crise n’a pas dégradé davantage la situation des plus pauvres, ceux qui vivent des minima sociaux, elle a en revanche plongé dans la précarité nombre de personnes qui s’en sortaient auparavant. « Les premiers frappés sont ceux qui avaient un emploi à temps partiel ou une succession de petits boulots précaires. Ce sont les premiers à avoir été licenciés », souligne Gérard Raulin. Avant de dénoncer des procédures trop complexes pour accéder aux aides de l’État comme le RSA. « Même pour nos bénévoles c’est difficile à comprendre », déplore Nicole Flachard, l’une des animatrices de l’association. « C’est une des difficultés de l’accès aux droits », ajoute son président. « Il y a des personnes qui y renoncent parce qu’ils pensent que c’est trop compliqué. »
La situation des étrangers se dégrade aussi. Si l’instruction des demandes d’asile reste relativement rapide, entre 6 et 9 mois, le nombre de demandeurs augmente sensiblement. Le Secours catholique du Rhône en a reçu 566 en 2009, contre 314 l’année précédente. Leur hébergement pose également problème. « C’est un droit », rappelle Gérard Raulin. Or, selon lui « les capacités disponibles sont très très insuffisantes. Les grandes villes où les dossiers sont concentrés, sont franchement débordées. » Il dénonce aussi des « décisions politiques » concernant les étrangers en France. « Les choses ne sont pas bien orientées à leur égard », dit-il faisant référence aux expulsions de Roms ou l’instauration d’un droit d’entrée de 30 euros pour bénéficier de l’aide médicale d’État.
Publié le : mercredi 10 novembre 2010, par