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Bidonville de la Part-Dieu

Roms : la police a évacué le camp Paul-Bert

Mercredi matin, les forces de l’ordre ont évacué le campement qui se trouvait coincé entre les voies ferrées et la ligne de tramway. La plupart des 150 Roms qui y vivaient depuis des mois dans des baraquements de fortune, avaient anticipé l’intervention et vidé les lieux avant l’arrivée de la police. Les autorités n’ont ainsi recensé plus que 52 personnes, dont 24 enfants. Une fois les derniers occupants partis, les pelleteuses se sont mises à l’œuvre et ont rasé le bidonville. En début d’après-midi, il n’en restait plus que de gigantesques tas de détritus. Récit d’une journée chahutée.

Depuis 6h du matin, les forces de l’ordre bouclent le terrain. 5 fourgons de la gendarmerie barrent l’accès le long de la rue Félix Faure, tandis que 2 autres sont stationnés à l’autre extrémité côté Paul Bert. Des policiers et gendarmes en tenue anti-émeute sont positionnés tout autour, interdisant l’accès à la presse mais également aux associations humanitaires (Médecins du monde, Collectif Roms...), qui sont pourtant quotidiennement au contact des Roms. Seul le tram passe encore.

L’évacuation se déroule dans le calme. 15 personnes acceptent de retourner au pays et sont conduites vers des hôtels, les autres quittent les lieux à pied, traînant leurs maigres biens entassés dans des sacs en plastique et des valises déchirées, parfois chargés sur des poussettes brinquebalantes. Certaines femmes portent un bébé dans leurs bras. C’est le cas de Simona, qui vivait depuis 1 an dans ce bidonville avec son compagnon Covaci et leur fille de 9 mois Rebecca. Ils sont parmi les premiers à quitter le camp. « On ne sait pas où aller », répète Simona invariablement aux nombreux journalistes qui l’interrogent. En effet, aucune proposition de relogement n’a été faite aux Roms évacués.

Dans un communiqué, la préfecture du Rhône souligne les « conditions indignes et dangereusement insalubres (il n’y a ni eau potable, ni sanitaires et pas de ramassage des déchets) » dans lesquelles vivaient les Roms et fait état de « filières mafieuses et de multiples trafics » sur le terrain. « La police aux frontières (PAF) a interpellé mardi 19 octobre une famille de marchands de sommeil qui monnayaient les baraquements, profitant de la forte rotation des occupants pour s’enrichir. Le père et le fils ont été écroués », ajoutent les autorités.

A la sortie du camp, les associations s’indignent. « La protection de l’enfance relève de la responsabilité du Conseil général », s’étrangle Andrée Humbertclaude de Médecins du monde. Or, c’est justement le Conseil général, propriétaire d’une partie du terrain, qui avait obtenu en justice l’évacuation du bidonville. « On devrait les emmener à la Maison du Rhône », peste cette militante. Les Maisons du Rhône regroupent les différents services sociaux du Conseil général. Celle du 3ème se trouve place Saint Anne, à un jet de pierre du bidonville.

Dès 9h, ils sont une vingtaine, puis une quarantaine à s’amasser devant l’entrée de cette antenne du Conseil général, accompagnés par des militants associatifs, décidés à ne pas lâcher l’affaire tant que tout le monde n’est pas relogé. Pendant que les services du département s’affairent pour dénicher des logements d’urgence, des médecins examinent les enfants. « Ils sont en bonne sante, bien élevés, souriants, pris en charge par des parents responsables. Ils sont scolarisés, parlent bien français », s’émeut la responsable enfance des Maisons du Rhône de Lyon, qui n’a pas voulu donner son patronyme.

Pendant ce temps-là, les 2 pelleteuses et le bulldozer s’activent sur le terrain Paul Bert. Bientôt les cabanons sont rasés et les débris entassés. « Demain on aura tout déblayé », expliquent les ouvriers. Ensuite le terrain devra être dératisé, puis grillagé pour éviter de nouvelles occupations.

En revanche, la recherche de logements piétine. « On n’a pas de compétence dans ce domaine », souligne une autre responsable. A l’heure de fermeture de la Maison du Rhône, seuls 4 adultes et leurs enfants ont pu être relogés : un père avec des difficultés cardiaques et ses 5 enfants, une femme enceinte, une autre avec 2 enfants en bas âge, puis Simona et son bébé.

Peu avant 19h, la police débarque en force place Saint Anne. « Ils ont dû être appelés par des riverains qui avaient peur des nuisances », suppose Michèle Montézin du Mouvement pour la paix. « Mais ça s’est bien passé, on a pu discuter avec eux. » Alors que la situation s’enlise, le salut vient d’une réunion de paroissiens de l’église Sacré Coeur toute proche. Informés de la situation, ils décident de se cotiser et réunissent de quoi offrir aux quelques 35 Roms restants une nuit à l’Etap Hotel de Villeurbanne. « Ils pourront dormir dans un vrai lit et prendre une douche demain matin », se réjouit Gilberte Renard du Collectif Roms. Avant de retourner dans la rue. Un destin qui attend aussi Simona et sa fille Rebecca.

Toutes les photos de l’expulsion sont sur www.facebook.com/lyoninfo.

Photos : © Michael Augustin

Publié le : mercredi 3 novembre 2010, par Michael Augustin

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1 commentaire pour cet article


  • Pourquoi proposer une solution sachant que ce n’est pas au contribuable français de payer vu qu’ils n’ont rien à faire en france étant pas français, sans papier, sans travail (légal), vivant de rapine et de vol...

    Faut arrêter un peu !
    Deja qu’on payer leur retour chez eux en avion !
    Et qu’en plus on leur donne 300 € pour reprendre une vie chez eux, ce qui leur fait environs 2 mois de salaire

    Accepter un bidon ville en plein Lyon, ca c’est inacceptable surtout ou il se trouvait... le long d’une piste cyclable, qui n’était pas praticable à certaines heures à cause des attroupement de roms dessus... sans parlé des RATS !, des odeurs !!

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