Accueil de sans-abris

Une manif pour que Bellecombe reste ouvert en journée

Le gymnase Bellecombe qui accueille depuis vendredi à nouveau des sans-abris et notamment nombre de Roms du squat de la rue Laure Diebold n’accueille ses occupants que la nuit, de 17h à 9h. Pas assez, jugent les associations de soutien aux sans-abris qui réclament l’ouverture 24 heures sur 24. Ils se sont rassemblées ce lundi matin devant l’établissement pour faire entendre leur voix.

« Un toit c’est un droit » pouvait-on lire sur la banderole accrochée au toit du gymnase. Une cinquantaine de personnes s’étaient rassemblées dès 8h du matin, déterminées à ne rien lâcher. « Si nous ne recevons pas de réponse positive de la préfecture, nous resterons ici », clamait Gilberte Renard du collectif Classes qui milite pour la scolarisation des enfants roms. Une réunion de crise plus tard, la préfecture a décidé de reculer l’heure de fermeture à 12h ce lundi... et de la maintenir à 9h les autres jours.

Une réponse insuffisante aux yeux des associations. « C’est incroyable qu’on puisse mettre les gens dehors, alors qu’il fait si froid », s’est indignée Andrée Humbertclaude de Médecins du Monde. Même son de cloche chez Christian Arnaud, président de l’association Hôtel Social, qui gère le centre : « C’est déplorable d’être obligé de mettre des gens à la rue. » C’est pourtant ce qui s’est passé. A 9h, une grande partie des occupants avaient déjà quitté les lieux, comme tous les matins. Les derniers sont partis vers 12h30.

Le gymnase Bellecombe peut accueillir jusqu’à 140 personnes. Malgré l’ouverture d’un centre de 200 places dans l’ancien internat Saint-Irénée, le gymnase est complet tous les soirs. Après une première mise à disposition fin novembre, il a été à nouveau réquisitionné jusqu’au 28 décembre. A l’intérieur, 5 tentes pour autant de familles et des lits de camps pour les autres. « On est obligé de mélanger plusieurs publics : Roms, toxico, alcooliques », reconnaît Gérard Rongier, directeur général d’Hôtel Social. Les associations demandent une solution pérenne. « Les cliniques de Monplaisir, des Minguettes ou du parc sont vides », s’étrangle Gilberte Renard. « C’est facile à aménager. Chambres, sanitaires, douches, tout est déjà là. »

Les associations appellent à une nouvelle manifestation mardi à 9h, l’heure de fermeture prévue. « Si on est 300 demain, le préfet sera obligé de laisser le gymnase ouvert », veut croire Gilberte Renard.

Toutes les photos sont sur www.facebook.com/lyoninfo

Info : gymnase Bellecombe, 161 avenue Thiers, Lyon 6ème.

Publié le : lundi 20 décembre 2010, par Michael Augustin