De la Confluence à Rochetaillée

Les rives de Saône redessinées

Évoqué de longue date, le réaménagement des rives de Saône se dessine peu à peu. « Les projets prennent forme », s’est félicité Gérard Collomb à l’issu de la réunion du comité de pilotage. L’itinéraire est découpé en 14 opérations, confiée à autant d’équipes différentes. Seules les 8 premières seront réalisées avant 2014, les 6 autres attendront la prochaine mandature. Très différent des berges du Rhône, le projet rives de Saône s’étalera sur 25 km entre la Confluence et Rochetaillée-sur Saône.

Projet phare du premier mandat Collomb, l’aménagement d’une coulée piétonne entre les parcs de Gerland et de la Tête d’or s’étalait sur seulement 5 km. Au-delà des distances, la topologie des 2 fleuves et de leurs rives est très différente. Là où le Rhône est bordé de larges quais pierrés, la Saône n’est dotée que de quelques étroits bas-ports sans continuité de cheminement.

Les 2 projets sont donc très différents et tout reste à faire côté Saône. Sur les 2,5 km de promenade entre la Confluence et le port Gillet en contrebas des Subsistances, 1,9 km d’estacades doivent ainsi être construits, qui ne dépasseront toutefois pas les 7 m de large. Elles serviront entre autre à contourner le parking Saint-Antoine qui ne sera détruit qu’en 2016. Auparavant, un nouvel ouvrage de 750 à 800 places aura été construit sous la place d’Albon. Des dates néanmoins soumises aux aléas des fouilles archéologiques, précise Gérard Collomb : « On ne sait jamais, lors de la construction du parking Saint-Georges, nous sommes tombés sur des barques. » Autre inconnu sur le secteur du centre-ville : le destin réservé au restaurant la Voile et au siège voisin des Voies navigables de France. La décision - démolition ou conservation - ne sera prise que dans 2 mois.

Sur l’autre rive, le parvis du Palais de justice sera réaménagé. L’emprise du parking Saint-Jean sera réduite pour créer une esplanade entre la passerelle et le bâtiment aux 24 colonnes. Une statue de 2,70 m de haut sera installée vers le fleuve. Imaginée par le Danois Michael Elmgreen et le Norvégien Ingar Dragset, l’œuvre représente un homme se portant lui-même.

L’art omniprésent

L’art sera une composante forte du projet rives de Saône. « Mais ce ne seront pas des œuvres qu’on plaque sur des lieux déjà fabriqués », précise Gérard Collomb. Il s’agit d’intégrer l’art dès la conception du projet. Ainsi, l’ensemble a été placé sous les auspices d’une direction artistique globale, confiée à Jérôme Sans et l’agence APC+AIA. Puis, chaque équipe en charge d’un tronçon intégrera des artistes, en plus de la maîtrise d’œuvre et des paysagistes.

L’estacade du centre ville est ainsi signée du Japonais Tadashi Kawamata. Plus bas, le même artiste devra créer un belvédère sur la culée de l’ancien pont d’Ainay. L’artiste béninois Meschac Gaba propose l’installation de 10 jeux de marelles sur le bas-port Gillet, tandis que des lucioles scintilleront quai de l’industrie, restituant la nuit la lumière emmagasinée en journée. En amont, l’ancienne écluse de Caluire se parera de perles géantes en verre coloré de murano. Un arbre à poissons-girouettes poussera à Fontaines-sur-Saône, puis non loin de là, une météorite échouera, transformant la rive en aire de jeux pour enfants. Ces 2 dernières installations sont l’œuvre du Lyonnais le gentil garçon. Puis, à Rochetaillée-sur-Saône, il y aura des escaliers menant nulle part, façon Magritte.

Deux maisons du projet

Pour permettre à chacun de découvrir ces projets, 2 maisons d’exposition ouvriront prochainement leurs portes. L’une - fixe - sera installée sur le parking Saint-Antoine, l’autre - itinérante - sillonnera le Val de Saône.

Publié le : lundi 7 février 2011, par Michael Augustin