Même humour, quelques névroses enfantines, une affection pour l’onirisme. Dans son deuxième long métrage, la réalisatrice Carine Tardieu (photo) s’est inspirée du roman et de la BD éponyme de Raphaële Moussafir. « Nos univers étaient tellement communs. Mais elle m’a permis de me détacher du roman que nous avons joyeusement trahi. »
Carine Tardieu a été cette petite fille angoissée, prise en sandwich au milieu de parents trop présents. Comme dans son premier long métrage, La Tête de maman, elle porte ce besoin de sortir du réel. « Je commence à croire que c’est mon univers », glisse Carine Tardieu, lors de la conférence de presse jeudi soir à l’Hôtel Sofitel de Bellecour.
Mémé fragile, institutrice peau de vache… La galerie de personnages émeut mais peut agacer aussi. La succession de scènes à vocation poétique donne une impression de déjà vu, tant le caractère esthétisant de l’ensemble semble appuyé.
Reste la qualité du casting, portée par une caméra amoureuse de ses acteurs. Juliette Gombert pour Rachel et Anna Lemarchand pour Valérie, deux actrices inconnues, sont remarquables. Agnès Jaoui, « habillée comme un sac », est plus vraie que nature en Colette, la mère de Rachel. « Aujourd’hui, c’est bien qu’une femme accepte de lâcher prise par rapport à l’obsession d’être fine », pointe la réalisatrice. Dans le rôle du père conformiste de Rachel, Denis Podalydès amène une certaine gravité. Moins à l’aise, Isabelle Carré apporte sa fraîcheur et sa luminosité à la jeune mère divorcée de Valérie.
– Long-métrage français
– Réalisé par Carine Tardieu
– Genre : drame, policier
– Avec Agnès Jaoui, Denis Podalydès, Isabelle Carré, Isabella Rossellini, Judith Magre...
– Durée : 1h29
– Sortie : 22 août