Jusqu’au 17 août, le musée accueille l’exposition Imagine Brazil. Cette étonnante constellation d’œuvres est le résultat de la coopération entre pas moins de trois commissaires d’exposition européens : l’islandais Gunnar Kvaran, connu des lyonnais pour avoir supervisé la dernière biennale d’art contemporain, le suisse Hans Ulrich Obrist, codirecteur de la Serpentine Gallery à Londres et le français Thierry Raspail, directeur du MAC.
Partis à la recherche de jeunes artistes brésiliens, ils en ont choisi les 14 « plus en phase avec l’actualité brésilienne », explique Thierry Raspail. Chaque artiste sélectionné devait ensuite désigner à son tour un artiste confirmé qui l’a inspiré ou auquel il souhaite rendre hommage. Deux ayant choisi le même, l’exposition du MAC réunit donc 27 artistes brésiliens représentatifs de leur pays.
Un regard nouveau
Si l’image du Brésil dans le monde oscille en général entre la samba, le foot, les plages et le carnaval, l’exposition du MAC met justement en garde contre les préjugés et vient dévoiler quelques pistes pour découvrir un pays aux milles facettes. L’exposition est l’occasion de rencontrer un monde artistique discret et secret qui peine encore à s’imposer sur le devant de la scène internationale. Quitte à ce que le spectateur se heurte à d’innombrables plasticités et médiums artistiques, tandis que les artistes, par leurs regards tous différents, s’emploient à donner des pistes de réflexion sur leur pays.
A l’instar de Thiago Martins de Melo, déjà exposé à la dernière biennale d’art contemporain de Lyon. Ses créations, d’une force narrative puissante, ne passent pas inaperçues. Derrière ses toiles monumentales, l’artiste élabore un discours sur ce qui l’entoure dans son pays en proposant des pistes de réflexion sur la religion, la politique, la littérature ou encore la philosophie.
Autre œuvre atypique, la création A banda dos Sete (2010) de Sara Ramo, née d’un père espagnol et une mère brésilienne et vivant au Brésil. Un travail largement influencé par ses origines et son histoire personnelle. Dans une salle noire, un film tourne en boucle. Des images défilent tel un rêve mystique. Une bande de musiciens joue toujours la même chanson à la clarinette, au mélodica et à d’autres instruments, tout en se déplaçant d’un pas lent et régulier autour d’un morceau de mur planté au milieu de nulle part. Une rotation hypnotique qui rappelle celle d’une horloge à coucou ou d’une boite à musique et qui laisse rêveur face à cette création tragique plastique et instrumentale.
Entre authenticité, histoire et tradition l’exposition Imagin Brazil ouvre ainsi les portes de l’art vers un pays nouveau dans le monde globalisé, aujourd’hui la sixième puissance mondiale, qui regorge de surprises et de nouveautés.