Devant près de 37 000 personnes, les Lyonnais ont marqué des points, dans leur groupe de qualification, mais aussi dans les têtes. En effet, face au Benfica Lisbonne, deuxième du championnat portugais, l’OL a démontré une envie et une force collective impressionnantes, qu’ils ne parvenaient plus à trouver depuis le mois d’août. « On avait à cœur de faire quelque chose, et en plus on y met la manière. On a réussit à faire du jeu et à se créer des occasions » témoignait Maxime Gonalons, enjoué, après le match. Le jeune Lyonnais, remplaçant Toulalan (blessé), s’est montré précieux en milieu de terrain, récupérant un important nombre de ballons et participant, avec ses compères Gourcuff et Pjanic, au travail défensif.
Yoann Gourcuff, en pleine confiance, était le premier à frapper aux buts, au bout de neuf minutes de jeu, mais ne cadrait pas son tir. L’ancien Bordelais avait lancé les hostilités et l’OL allait prendre le cours du jeu. Avec près de 60% de possession de balle, les joueurs de Claude Puel s’installaient dans la moitié de terrain portugaise, et après des tentatives avortées de Lisandro (11’) Briand (14’) ou Bastos (poteau, 21’), les Rhodaniens allaient trouver la faille à la 22ème minute de jeu.
Un premier but libérateur
Suite à un beau décalage de Gourcuff, Michel Bastos centrait parfaitement pour la tête de Jimmy Briand qui ouvrait la marque (1-0, 22’). Un but sur une action collective, symbolique du renouveau lyonnais au cours de ces deux dernières semaines. Briand était tout proche de doubler la mise, mais il manquait sa reprise sur un centre parfait d’Anthony Réveillère (25’). Lyon souffrait en milieu de terrain, notamment face à Aimar et Gaitan ; heureusement, la défense lyonnaise tenait bon, pleine d’autorité dans les interventions de Cris et de Diakhaté. « Nous avons été costauds en défense et cela nous a permis de développer de bonnes attaques avec de nombreuses occasions » résumait le Brésilien. Son compatriote Bastos, était également en grande forme. Il faisait un festival côté gauche mais manquait trop souvent de lucidité dans la dernière passe.
Le match se durcissait et les duels devenaient plus rudes ; ainsi, Gaitan se faisait expulser par l’arbitre de la rencontre après deux cartons jaunes logiquement attribués, l’un pour une obstruction sur Jimmy Briand (34’), l’autre pour une grossière faute sur Anthony Réveillère (43’). Une expulsion qui allait avoir une incidence directe sur la suite du match, comme l’expliquait Claude Puel : « L’exclusion nous a permis de mieux gérer encore la seconde période ». De la même manière que contre Schalke 04, Lyon allait évoluer à 11 contre 10 à Gerland, en Ligue des Champions. L’arbitre sifflait la mi-temps sur l’avantage au score (et dans le jeu) des Lyonnais.
Lisandro is back
Au retour des vestiaires, l’objectif lyonnais était clair : marquer le plus rapidement possible, histoire de se rassurer, d’assurer une victoire relativement facile et de faire tourner l’effectif, en vue du match de Ligue 1, dimanche, à Arles-Avignon (17h). Et lorsqu’il suffit de marquer, à Lyon, un nom revient plus souvent que les autres : celui de Lisandro Lopez, muet jusque dimanche dernier, et son doublé contre Lille. Seulement, depuis, l’ancien joueur de Porto a repris confiance. Et un Lisandro en confiance, bien souvent, ça paye cash. Illustration une nouvelle fois hier soir : après avoir raté deux occasions coup sur coup dans les cinq premières minutes de la deuxième mi-temps, le goléador argentin a profité d’une frappe de Briand, sur le poteau, pour reprendre à bout portant et fusiller le gardien du Benfica (2-0, 52’).
En infériorité numérique, et menés de deux buts, les Portugais optaient pour un schéma de jeu défensif et n’attaquaient plus qu’en contres. "« On a bien géré en faisant tourner le ballon. Après ce n’est pas toujours facile de jouer contre une équipe qui joue à dix. Ils sont restés groupés et ont procédé en contres »" expliquait Maxime Gonalons.
Les Lyonnais ont donc fait tourner le ballon en attendant la fin du match, de manière plutôt sereine. Seul un corner de Cesar Peixoto en fin de rencontre a inquiété Hugo Lloris, le gardien international qui aura rarement connu soirée aussi tranquille. L’arbitre de la rencontre sifflait la fin d’un match sans suspens, entièrement dominé par l’OL. Cette victoire permet sérieusement d’envisager une qualification pour la huitième année consécutive en huitièmes de finale de Ligue des Champions. Une performance exceptionnelle, qui témoigne de la régularité du club au plus haut niveau, de la qualité des joueurs et de l’encadrement, mais aussi du niveau d’exigence à Lyon ces dix dernières années.
Une victoire qui ne fait pas plaisir à tout le monde
Paradoxalement, cette victoire fera grincer des dents côté lyonnais. Car au vu de la maîtrise affichée par l’équipe, du niveau de jeu proposé et du résultat obtenu, l’ultimatum qui plaçait Claude Puel sur la sellette n’a plus lieu d’être. Avec une série de quatre victoires consécutives toutes compétitions confondues, Lyon a relevé la tête et affiche de nouveau des ambitions dignes de son rang, comme en témoignent les propos de Jean-Michel Aulas après la rencontre : « Ce qui est important est de terminer premiers du groupe et de gagner tous les matches de cette poule. Je pense qu’on peut gagner ces six matches. (...) Seuls les grandes équipes peuvent le faire, à nous de le réaliser pour la première fois ».
Un vœu Présidentiel que Claude Puel et ses joueurs seraient en tout cas bien avisés d’exaucer. Car si les résultats des derniers matchs plaident en faveur du coach rhodanien, onn’a pas échappé, hier soir à Gerland, à la traditionnelle revendication des supporters : « Puel Démission ».
