Costume sombre et cravate, robe courte et talons aiguilles : une ambiance de Bal des débutantes régnait en cette fin de semaine dans les couloirs du siège de la Région. L’heure était toutefois aux sujets sérieux : énergie, constitution, développement régional ou encore libertés privées. 220 jeunes, entre 16 et 21 ans, s’étaient donnés rendez-vous en Rhône-Alpes pour débattre de l’avenir du continent.
Arrivés à Villard-de-Lans le 14 juillet dernier pour faire connaissance, les 220 délégués s’étaient ensuite réunis pendant 3 jours à l’IEP Grenoble. Répartis en commissions, comme leurs illustres aînés, ils devaient réfléchir 3 jours durant à l’un des enjeux actuels de la construction européenne, avant de venir défendre les conclusions de leurs commissions au sein de l’hémicycle de l’Hôtel de région.
En plus des rencontres avec quelques personnalités politiques, telles le commissaire européen Michel Barnier et la secrétaire d’État à la jeunesse Jeannette Bougrab, le programme était ponctué de manifestations culturelles : fiesta à Villard-de-Lans, concert à Saint Martin d’Hères et soirée de clôture à la Plateforme à Lyon.
Au rayon des résolutions, rien de bien révolutionnaire : l’application d’une TVA réduite aux produits culturels pour stimuler le secteur, la création d’un impôt européen direct pour rendre la Commission plus indépendante des pays membres, quand il ne s’agissait pas de contenter tout le monde en prônant à la fois le développement des énergies vertes et du nucléaire. « Lors de précédentes sessions, les délégués avaient proposé de créer de nouvelles agences européennes. Mais on s’est rendu compte que cela ne sert à rien et qu’il n’y plus d’argent pour ça », justifie Panaghiotis Kalaidhopoulos, un jeune délégué grec de 18 ans.
L’intérêt de la manifestation était alors plutôt à chercher dans l’enrichissement personnel. « On apprend à débattre et à négocier », note Yuliya Miadzvetskaya (21 ans), venue de Biélorussie. D’autant plus que la plupart des discussions se font en anglais. « Nous étudions des sujets auxquels nous ne sommes pas confrontés tous les jours », souligne cette étudiante en droit communautaire, inscrite à la commission sur le développement régional.
Le président de région était lui aussi satisfait : « Les jeunes apportent du sang neuf. Puis, ils sont plus disciplinés que les conseillers régionaux », s’est félicité Jean-Jack Queyranne, avant de clore son intervention par la phrase d’un « ancien président », François Mitterand en l’occurrence : « Si la jeunesse n’a pas toujours raison, la société qui la méconnaît et qui la frappe a toujours tort. » La manifestation a coûté 60 000 euros à la Région.
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