Augustin Legrand était visiblement admiratif devant ce Grand projet de ville, qui consiste à remplacer des barres par de plus petits ensembles, tout en créant des parcs, équipements sociaux et nouvelles voies de circulation. Un projet, il faut le dire, poussé par Gérard Collomb, maire PS du neuvième en exercice de 1995 à 2001 et constamment réélu depuis. « C’est extraordinaire », s’écrie le candidat parisien quand il apprend que 77% des familles relogées ont été satisfaites de leur déménagement. A Paris, semble-t-il, on prend moins de précautions avec les habitants quand il s’agit de démolir des HLM. Tout en trouvant le procédé « autocratique », puisque la concertation avec les habitants n’avait finalement qu’une fonction consultative. Quand à l’insertion, 15% des emplois sont réservés aux jeunes défavorisés.
Après l’alimentation et la santé, la question du logement est la troisième thématique qu’Europe Écologie décline au cours de sa campagne. « Le logement est l’un des premiers droits des personnes », clame Véronique Moreira, tête de liste dans le Rhône. « Quand on a un logement, on peut s’insérer, trouver un travail, fonder une famille. Or, il faut 12 ans en moyenne pour obtenir un logement social », s’indigne cette conseillère sortante. « En France, la question du logement devrait être résolue », insiste Philippe Meirieu. Ce qui est loin d’être le cas. Ainsi, 3 millions de Français sont mal logés, estime la fondation Abbé Pierre. 2 millions d’entre eux ont un toit, mais leur habitat est soit trop petit, soit dénué du confort élémentaire (wc, salle de bain, chauffage). Le million restant, lui, campe, squatte ou habite des abris de fortune.
Pour y remédier, les Verts veulent combattre la spéculation immobilière, accompagner la construction de logements sociaux, favoriser les matériaux écologiques et les économies d’énergie, rénover des immeubles ou encore explorer l’habitat collectif. Vaste programme pour un exécutif régional, dont Philippe Meirieu n’a cesse de clamer qu’il « n’a pas énormément d’argent » (350 euros par Rhônalpin).
Après la visite de la Duchère, candidats et militants se sont rendus à l’association villeurbannaise Ailoj qui réhabilite des appartements pour ensuite les louer à un public jeune en insertion. La journée s’est terminée par un meeting au centre culturel de Villeurbanne, pour lequel la députée européenne Eva Joly s’est jointe aux candidats locaux.