Cécile Duflot avait ranimé la polémique mardi en se déclarant favorable à la dépénalisation du cannabis pour « supprimer le trafic et la violence notamment, et avoir une politique de santé publique », a-t-elle relevé. Pour la secrétaire nationale des Verts, « le cannabis, c’est comme l’alcool et le tabac, même régime, (nécessitant) une politique de santé publique et de prévention, notamment vis-à-vis des plus jeunes ».
A Lyon, elle s’était aussitôt attirée les foudres de Nora Berra. L’ex secrétaire d’État à la santé a raillé les « effets secondaires du cannabis sur Cécile Duflot ». Dans un communiqué, elle pointe les « effets dévastateurs du cannabis chez nos jeunes », selon elle : « désocialisation, échec scolaire, troubles de la mémorisation, prédisposition à certaines pathologies psychiques » et fustige « une dérive préoccupante, laxiste, irresponsable ».
Mercredi, l’ancien ministre socialiste de l’Intérieur Daniel Vaillant a volé au secours de l’écologiste en préconisant un « débat » sur le sujet. « Est-ce que la lutte contre le cannabis est une réussite en France ? La réponse est non. La droite nous a mis dans l’échec. Ils sont mal placés pour venir parler du bilan », a estimé le député-maire du 18e arrondissement de Paris, ajoutant : « Je pense qu’on doit en France être à peu près à la hauteur des États-Unis et de la Suisse (...). Je pense qu’il faut faire évoluer la législation. » L’élu demande notamment la création d’une « filière nationale du cannabis inspirée de celle du tabac ».
Cette fois-ci c’est le jeune candidat à la députation Yann Compan qui s’y est collé pour porter la contradiction. « Je m’interroge sur le message que l’on donne aux parents et aux enfants qui ne consomment pas de stupéfiants. C’est une invitation à plonger sans contrainte, sans interdiction », écrit ce responsable local de l’UMP. Et de conclure : « La répression seule ne suffit pas, mais le laxisme électoraliste est un manque de responsabilité et de courage. »
En revanche, Thierry Braillard, toujours prompt à taper sur un écologiste quand l’occasion se présente, observe un silence évocateur sur la question. Et pour cause, le Parti radical de gauche, dont Braillard est l’un des vice-présidents, est favorable à la dépénalisation.