« Les métiers de la défense peuvent être aussi des métiers de femmes », se félicite la présidente du conseil général Danielle Chuzeville à l’occasion du vernissage de l’exposition. L’armée française emploie 60 000 femmes civiles et militaires, soit 38% du personnel civil et 15% des soldats. Ces chiffres en font la plus féminisée parmi les armées occidentales.
Depuis la loi Paul-Boncour du 11 juillet 1938, les femmes ont pu faire leur entrée dans l’armée française, où elles bénéficient du principe d’égalité depuis 1972. Aujourd’hui, seuls quelques rares métiers leur sont encore interdits pour des raisons pratiques, comme l’embarquement à bord d’un sous-marin en raison de la promiscuité et de l’absence de toilettes pour filles.
L’égalité sous condition d’aptitude physique
A poste égal, elles reçoivent le même salaire que leurs collègues masculins. Comme les hommes, elles peuvent être affectées aux opérations combattantes. Ceci toutefois sous condition d’aptitude physique, souligne le lieutenant-colonel Jérôme Sallé. « Elles doivent porter un sac à dos de 40 kilos par 40 degrés », précise ce conseiller communication affecté au quartier Général Frère à Lyon. Seuls 1348 des 20 103 soldats engagés sur des théâtres de guerre sont ainsi des femmes, soit 6,7%.
Le capitaine Angélique Martinoli est l’une d’elles. Cette petite brune aux cheveux courts vient de passer sept mois et demi en Côte d’Ivoire où elle a commandé 90 personnes, dont 84 hommes. Elle s’est engagée dans l’armée en raison du « mythe de la rigueur, de la discipline », raconte cette passionnée de sport qui pratique le handball et la course à pied. « L’armée m’a permis de faire des stages de commando dans la jungle que je n’aurais pu faire nulle part ailleurs. J’ai vécu de très belles aventures. »
« Cette exposition est le symbole de la place qu’occupent aujourd’hui les femmes civiles et militaires au sein de la défense, loin des stéréotypes sur l’univers masculin des armées », s’est félicité le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, le 29 août dernier, lors de l’inauguration de cette exposition itinérante à Paris. Depuis, celle-ci a fait escale à Toulon, Toulouse, Poitiers, Bordeaux, Brest et Strasbourg avant d’arriver à Lyon où elle restera jusqu’au 21 mars. Il faut toutefois encore attendre une dizaine de jours avant de la voir au complet, dix photos ont été abimées pendant le transport.
Info : Hôtel du département/préfecture, le long du cours de la Liberté, Lyon 3ème