Le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité s’est encore envolé en décembre, à 2,87 millions, soit 29 700 de plus qu’en novembre (+1%) et 152 000 de plus qu’en décembre 2010 (+5,6%). Pas de quoi décourager le Premier ministre. « Il ne faut pas baisser les bras. Il ne faut jamais se dire qu’on a tout essayé », a-t-il lancé, estimant que « cette situation (est) partagée par tous les pays européens ».
Enfin, pas tout à fait. Le France se traîne à une peu enviable 16ème place dans l’Union européenne. Loin derrière l’Autriche, le Luxembourg et les Pays-Bas qui affichent des taux proches du plein emploi et de l’Allemagne qui a annoncé en janvier son niveau le plus bas depuis 20 ans.
Il était d’ailleurs beaucoup question de l’Allemagne lors de la visite de François Fillon dans les locaux de l’Institut des ressources industrielles à Mermoz (Lyon 8ème), un centre de formation d’apprentis qui forme 1700 jeunes par an.
Au détour d’une table de soudure et d’une machine à fabriquer des raquettes de tennis, le Premier ministre est tombé nez à nez avec une délégation de neuf jeunes Allemands, originaires de Cologne. Ces apprentis en électrotechnique et en chaudronnerie passent actuellement trois semaines à Lyon, à la faveur d’un programme d’échange, avant d’accueillir des jeunes Français chez eux en novembre. « Nous nous inspirons beaucoup de ce que vous faites en Allemagne », leur a glissé le chef du gouvernement.
Avant de remettre une couche lors de son discours officiel. « Le rôle que joue l’apprentissage dans le système éducatif allemand, est un facteur qui explique la compétitivité de leur industrie. » 1,5 million de jeunes Allemands suivent cette voie de formation, contre 600 000 en France. Un chiffre que le gouvernement souhaite faire passer à 800 000.
Comme Nicolas Sarkozy il y a une semaine, François Fillon a tout d’abord exhorté les grandes entreprises à être « exemplaires ». Car nombreuses sont celles qui ne respectent pas le taux de 4% d’apprentis imposé à toute entreprise de plus de 250 salariés. « Presque la moitié d’entre elles compte moins de 1% d’apprentis », s’est écrié le Premier ministre.
« Nous avons misé sur l’alternance, parce que 80% des jeunes trouvent un emploi dans l’année qui suit leur formation », a souligné le chef du gouvernement. Et même 91% à Institut des ressources industrielles, selon son directeur.
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