Françoise Grossetête a également présenté son argument phare sur lequel elle compte bâtir sa pré-campagne : la région dépense trop. « [Jean-Jack] Queyranne, c’est le deux-trois-six », raille Jean-Claude Carle, président du groupe UMP au conseil régional et Monsieur finances de l’équipe. « Un emprunt multiplié par deux, une dette par trois et des frais financiers par six. » Et l’UMP de fustiger pèle-mêle les « petits fours » qu’il faut supprimer, les « colloques dont la majorité se tiennent hors de la région », « l’administration pléthorique » et le nouveau hôtel de région, dont l’UMP évalue le coût entre 150 et 200 millions d’euros (135,8 millions d’après les chiffres officiels).
En revanche, rien de concret encore au rayon programme, ne serait-ce que quelques chiffres. Ainsi, le parti sarkozyste promet 23 millions de prélèvement fiscaux en moins, un emprunt diminué de 63 millions et 20 millions de plus pour l’investissement (le budget régional s’élève à 2,4 milliards d’euros). Le reste est remisé à plus tard en attendant le résultat des forums populaires et autres séminaires de réflexion, sorte de démocratie participative à la sauce UMP. Le premier de ces forums a eu lieu le 21 novembre à Sassenage (Isère) sur le thème « Comment faire de Rhône-Alpes un moteur en Europe ? ». Le second se tiendra le 12 décembre à Lyon et planchera sur l’éducation, le lien social et le développement durable. Faute de programme, la candidate a néanmoins déjà un site.
La question sur le cumul des mandats a été l’occasion d’un beau lapsus de la part de la tête de liste : « le mandat de députée européenne est totalement compatible avec celui de conseillère régionale », a-t-elle déclaré, alors que c’est a priori la victoire et donc la présidence de la région qu’elle brigue. Avant de se raviser en ajoutant : « tous les présidents de région sont aussi parlementaires, sauf Ségolène Royal qui est candidate à la présidentielle en permanence. » Françoise Grossetête compte néanmoins démissionner « la semaine prochaine » de son poste de conseillère municipale à Saint-Etienne et s’est délestée l’année dernière de nombre d’activités annexes (présidence du parc du Pilat, de l’association pour la qualité de l’air à Saint-Etienne etc.). Ce n’est pas le cas de sa colistière Nora Berra, qui compte bien accrocher un troisième insigne à son veston, après le secrétariat d’état aux personnes âgées et sa fonction de conseillère municipale à Lyon, les prochaines municipales n’étant finalement pas si loin que ça.
*et Mathieu Darnaud (Ardèche), Fabrice Marchiol (Isère), Christian Rochette (Savoie) ainsi que Jean-Claude Carle (Haute-Savoie)