Que retenez-vous des Journées d’été des Verts/Europe Écologie à Nantes ?
Malika Benarab-Attou : J’en retiens surtout le climat apaisé et la sérénité des débats. A ma grande satisfaction nous n’avons pas assisté à l’affrontement tant annoncé par les médias. Cela traduit à mon sens une preuve de maturité de notre mouvement, une volonté d’avancer ensemble et un sentiment de responsabilité étant donné les enjeux actuels.
Les assises du mouvement auront lieu à Lyon en novembre. Comptez-vous y participer ?
MBA : Je suis en permanence mobilisée, car je suis partie prenante du projet politique Europe Écologie. La structuration de notre mouvement, si elle est un impératif, ne devra pas se faire pour autant à n’importe quel prix. Les Verts ont une histoire, une culture démocratique, qui a souvent été moquée en critiquant les "chamailleries". La vérité c’est qu’il ne peut y avoir de démocratie sans débats et discussions. Il est important de garder cet acquis et de ne pas tomber dans un parti d’élite ou une oligarchie. En même temps, il convient de savoir trouver des consensus pour passer à l’action. Car nous avons, aujourd’hui, la possibilité de gouverner en écologie politique à plusieurs niveaux. Aux assises, je défendrai la vision d’un mouvement ouvert au plus grand nombre de citoyens et à la société civile. Je compte faire de la politique pour et surtout avec les citoyens.
C’est aussi la rentrée pour les députés européens. Comment s’annonce-t-elle pour vous ?
MBA : Je me suis concentrée pour ma première année de mandat sur mon travail dans les commissions dont je suis membre (Culture/Education et Affaires étrangères, ndlr). Il était important pour moi de me saisir des dossiers et de maitriser les circuits qui mènent à l’adoption des textes. Cette deuxième année, j’envisage de lancer des initiatives en lien avec mes délégations : Maghreb, Euromed et Union Africaine. Il faut être plus audacieux dans nos propositions.
Il ne peut y avoir une Union méditerranéenne sans justice et résolution de plusieurs problèmes, le plus important étant l’existence effective de la Palestine en tant qu’état auto-déterminé. On ne peut avoir pour seul projet d’ouvrir de nouveaux marchés au sud pour les pays du nord. Ma vision est celle d’un Maghreb uni et démocratique au sein d’une Union pour la Méditerranée qui aura renouée avec sa culture humaniste et qui offrira un projet de société écologique aux jeunesses des deux rives Nord et Sud.
Les jeunes, et moins jeunes dont je suis, issus de l’immigration peuvent devenir des acteurs importants pour contribuer à développer des projets entre les deux rives. La question de la circulation des humains, et pas seulement des marchandises, est centrale dans nos relations Nord-Sud, Europe-Afrique. Pourquoi les Européens peuvent-ils librement aller et venir au sud, en tant que touristes ou retraités, tandis que les gens du Sud les voient venir et restent comme prisonniers au Sud ? C’est à cette question que j’aimerais répondre.