Interrompu à plusieurs reprises par des applaudissements, le porte-parole du parti anticapitaliste a tapé pendant une demi-heure sur le gouvernement, parlant sans notes et alternant ironie et propos révolutionnaires. « Il faut savoir dire non », clamait le jeune facteur de Neuilly. Non à la réforme des retraites, non aux licenciements, non à l’aide aux banques, et non au changement du statut de la poste. « Ce n’est pas une bonne journée », a-t-il commenté. Puisque ce même lundi, la Poste était devenue une société anonyme. « Vous verrez la fermeture accélérée des bureaux de poste dans les zones rurales et quartiers populaires. »
Ironisant sur un Dominique Strauss-Kahn affirmant que la vraie sortie de crise semblerait se profiler, le leader du NPA tonne : « tant qu’il y a du chômage et de la précarité, il n’y a pas de vraie ou fausse crise, c’est la crise tout court. » Pour lui, il ne faut donc pas « travailler plus longtemps pour gagner moins », mais « travailler moins à l’intérieur des entreprises, pour que tous ceux qui sont aujourd’hui à l’extérieur trouvent un travail. »
Il dénonce « ce leurre, le racisme » que la droite agirait à travers le débat sur l’identité nationale et la polémique sur la burqa et les "« youyous dans les mariages »". « Ils présentent les sans-papiers et les immigrés comme une charge pour la société », fustige-t-il. Et de réclamer la régularisation de tous les sans-papiers. « On s’en fout si ça nous rapporte des voix. »
Au passage, Olivier Besancenot se félicite que « pour une fois c’est le bordel à droite ». Et de citer les rivalités entre Xavier Bertrand et Jean-François Copé, ainsi qu’entre Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin. « Qu’ils ne se gênent pas », lance-t-il. Avant d’égratigner le PS qui « aime tellement l’alternance qu’il prend des positions alternées » sur l’âge de la retraite.
Le PS, c’est aussi le sujet de prédilection de Myriam Combet, tête de liste régionale. Pour elle, ce parti « est le canal par lequel passent les idées de droite ». Et de reprocher à Jean-Jack Queyranne son soutien à l’implantation d’un Center Park, qui privatisera des hectares de foret, et la prise de participation de la région dans le capital d’une société privée, la chaîne d’info Euronews. Pour elle, le salut ne peut venir que du service public. Ainsi, elle se prononce contre l’apprentissage, générant selon elle un taux d’abandon entre 30 et 50%, et prône le développement des lycées professionnels. Quant aux aides, « l’argent ne doit servir qu’à financer des projets 100% publics. »
Quant aux élections, le NPA propose aux autres formations de gauche une « fusion technique », sans participation à l’exécutif et en conservant la liberté de voter éventuellement contre le budget. Les élus qu’obtiendrait le NPA s’engageraient à « informer la population de ce qui se trame contre elle à l’intérieur des conseils régionaux, et continuer à faire avancer un certain nombre de revendications », en particulier la gratuité des transports publics et la réouverture des petites gares et lignes TER.
Pour le parti anticapitaliste, les élections ne sont de toute façon qu’une étape. « La révolte, on va la faire avant, pendant et après les élections », promet Olivier Besancenot. Et de conclure : « ce monde est dingue, il faut en inventer un autre. »