Le choc qui opposait Lyonnais et Parisiens était peut-être prémonitoire. Car au-delà d’un duel de leaders, c’est surtout à une sorte de passation de pouvoir que l’on a pu assister au Parc des princes. Pourtant, on disait le PSG meurtri par son rendez-vous européen raté du milieu de semaine à Bilbao (défaite 2-0), tandis que l’OL se trouvait dans la dynamique inverse, car revigoré par sa belle victoire contre le Dinamo Zagreb. Or, les Gones ne sont jamais parvenus à imposer leur jeu. Plus inquiétant : Bafé Gomis, véritable sérial-buteur du début de saison côté lyonnais, n’a pas vraiment été à son avantage, passant complètement à côté de son rendez-vous parisien.
Lloris fait la différence
Dès le début de la rencontre, et dans une ambiance extraordinaire, c’est Paris qui prenait le jeu à son compte avec Gameiro. Le meilleur buteur parisien (cinq réalisations) déclenchait une frappe puissante que Lloris déviait des deux poings (4’). Pour autant, et malgré cette occasion, on assistait à un premier quart d’heure équilibré, entre un OL en possession du ballon mais pas tranchant dans ses attaques, et un PSG très efficace dans ses offensives, à tel point qu’une simple accélération parisienne laissait les Lyonnais sur place.
Double illustration en deux minutes : Pastore trouvait le poteau de Lloris sur une frappe contrée (19’), tandis que Menez voyait sa frappe bien repoussée du pied par l’ancien goal niçois (20’). Lloris était impeccable en ce début de rencontre et préservait les espoirs rhodaniens. En face, aucune des frappes lyonnaises (Lacazette 12’, Gomis 23’, Gonalons 33’) ne trouvait toutefois le cadre, contrairement au PSG qui se procurait une nouvelle occasion de but juste avant la mi-temps : Diego Lugano frappait très fort un lointain coup franc que Lloris, vigilant, détournait au-dessus de sa transversale (42’). Ce n’est donc qu’à la 44’ minutes que les hommes de Rémi Garde cadraient enfin leur première frappe du match par Bastos (44’) ; un tir bien capté par Sirigu.
Au retour des vestiaires, Michel Bastos livrait un bon centre à Bafé Gomis, mais l’ancien Stéphanois ne parvenait pas a cadrer sa tête (49’). Puis, après 50 premières minutes assez intenses, le rythme retombait. Lyon hésitait entre attaquer pour gagner et garder le ballon pour préserver un nul intéressant ; une hésitation, marquée de fébrilité, signe d’un groupe en manque d’expérience, qui n’allait pas manquer de se faire punir.
Une victoire à 42 millions d’euros
Placé intelligemment dans le dos d’Anthony Réveillère, et après avoir gagné son duel face à Koné, Javier Pastore, excentré, trompait Hugo Lloris, d’une frappe puissante et précise au raz du poteau (1-0, 65’). Un coup de maître de l’Argentin, acheté 42 millions d’euros au dernier mercato. Par la suite, l’OL se créait deux occasions d’égaliser : une frappe de Briand repoussée par Sirigu (68’) et une tête non cadrée de Gomis sur un (nouveau) caviar de Bastos (70’). Rien n’y faisait : Bafé Gomis manquait cruellement de lucidité. Les Lyonnais se découvraient alors de plus en plus, ouvrant des espaces aux Parisiens. Ainsi, Gameiro se heurtait à deux reprises à Lloris (69’ 79’), et Menez, sur un service de Pastore, manquait le cadre (75’).
Puis, la logique footballistique allait finir par s’imposer : après avoir laissé passer leur chance, les Lyonnais se faisaient punir sur l’une des toutes dernières occasions du match. Sur un coup franc de Nênê, le ballon arrivait au second poteau, et Jallet, plus prompt que Cissokho et Koné, fusillait Lloris du pied droit (2-0, 90’). Le Parc des princes pouvait exploser et fêter une victoire qui place le PSG en tête de la Ligue 1, avec 20 points. Par la même, les coéquipiers de Matuidi relèguent l’OL à la troisième marche du podium (à la différence de buts), avec 17 points.
Place maintenant à la trêve internationale pour les joueurs lyonnais sélectionnés. Le prochain rendez-vous des Gones aura lieu le 15 octobre (19h) à Gerland, sans Lovren et Källström (suspendus). Il sera alors question de se relancer face à Nancy, avant de défier le Réal Madrid à Santiago Bernabeu trois jours après. Une échéance capitale, elle aussi, pour entrevoir sereinement une qualification pour les 8èmes de finale en Ligue des champions. D’ici là, les Lyonnais vont devoir se remettre au travail.