Michel Forrissier, maire UMP de Meyzieu, l’un des principaux opposants à l’implantation du grand stade dans la commune voisine de Décines, a fustigé l’absence d’étude d’impact du projet : « La rocade est déjà saturée. Les élus de l’est lyonnais sont très remontés ». Pour lui, le site idéal reste le Puisoz à Vénissieux, où l’OL avait envisagé de s’implanter en premier. Les négociations entre la société Apollo, propriétaire du terrain, et Jean-Michel Aulas avait tourné court au printemps 2006, en raison du prix demandé, et Jean-Michel Aulas s’est tourné vers Décines. Furieux, André Gérin, maire de Vénissieux, avait alors rendu son tablier de vice-président du Grand Lyon.
« Au Puisoz, il y a le métro et le tram, au Montout, il n’y a que le tram », s’insurge Michel Forissier. « Il ne peut transporter que 2700 personnes par heure ». Gérard Collomb, lui, était plus optimiste dans sa présentation, car il tablait sur 9000 spectateurs qui emprunteraient le T3. 20 000 autres viendraient en voiture jusqu’au stade, qui ne disposera pourtant que de 7000 places de parking. Les supporteurs, seraient-il soudainement tous adeptes du co-voiturage ? 25200 personnes laisseraient leurs voitures sur les deux parcs relais (Eurexpo et ZAC des Gaules), avant d’être acheminés par navettes, les 6500 restants viendraient en car ou à vélo.
Des projections effectivement quelque peu fantaisistes. Avec une capacité de 272 passagers maximum et 10 passages par heure (contre 4 habituellement), il faudrait 3h20 au tram T3 pour acheminer les 9000 spectateurs prévus. Puis, il n’est pas interdit de douter de la volonté des automobilistes de se garer à des km du stade pour finir le trajet en navette.
« Les soirs de match, la moitié de Meyzieu et Décines va être transformée en parking sauvage », craint ainsi, non sans raison Michel Forissier. « Il suffit de voir ce qui se passe à Gerland ». « Et pas seulement les soirées de matchs », renchérit Béatrice Vessiller, élue verte, également contre le projet. Car pour rentabiliser l’investissement, il faut que l’enceinte accueille également des concerts et autres manifestations culturelles. Pour cela « le Grand Stade entrera alors en concurrence avec Gerland », fait remarquer Paul Coste, président du groupe des Verts.
Une première révision du PLU avait déjà été décidée par le Grand Lyon en 2008. Le commissaire enquêteur avait alors donné un avis défavorable, avant de revenir sur sa décision et de rendre un deuxième rapport favorable sous réserves, mais sans valeur juridique. Pour éviter pareille mésaventure, Gérard Collomb ne souhaite pas un commissaire enquêteur, mais trois. Ils devront rendre leur rapport début 2010, pour un dépôt du permis de construire mi 2010 et une livraison du stade fin 2013.
Pendant que les élus débattaient, plusieurs dizaines d’opposants avaient été refoulés à l’extérieur de la salle communautaire. « Pour assister aux débats ce soir, il valait mieux être pour le stade que contre », ironisait alors Michel Forissier.