230 figurants, habillés selon les codes de l’époque patientent sous la fine pluie qui tombe sans arrêt sur la place Bellecour. Ils sont venus acclamer Tewfik Jallab, l’acteur qui campe Toumi Djaidja, l’ancien travailleur social des Minguettes et instigateur de la marche.
Il y a 30 ans, dans un contexte d’inégalités, de tensions sociales et de meurtres racistes, Toumi et d’autres jeunes de ce quartier populaire de Vénissieux en banlieue lyonnaise, entament une marche à travers le pays. Partis le 15 octobre 1983 dans l’indifférence la plus totale de Marseille, ils sont accueillis par 2000 personnes à Lyon, première grosse étape de la marche, avant d’être acclamés le 3 décembre par 100 000 personnes à la Bastille.
Co-produit par EuropaCorp de Luc Besson, le film réunit outre Tewfik Jallab, Jamel Debbouze, Olivier Gourmet, Nader Boussandel, Vincent Rottiers et Charlotte Le Bon. Une seule journée de tournage a eu lieu à Lyon, après Paris et avant Aix-en-Provence et Marseille. La sortie en salle est prévue le 27 novembre.
A Bellecour, le Toumi Djaidja du film, interrompu par les applaudissements et les vivats, harangue alors la foule venue l’écouter, l’appelle à faire connaître la marche autour d’elle. En bas de l’estrade : le vrai Toumi, ému. « C’est très fort », confie-t-il. Sous la pluie, comme il y a 30 ans.