Josiane Beaud avait décidé de la jouer profil bas ce lundi devant la presse. « On peut comprendre la réaction des voyageurs quand il y a régulièrement des retards », reconnaissait la directrice régionale. Il y avait de quoi, en décembre dernier le service n’a été assuré correctement que 6 jours sur 31. La faute aux intempéries et à un mouvement social qui avaient émaillé la fin d’année. Mais aussi à des infrastructures surchargées. 1500 trains, dont 1250 TER circulent tous les jours en Rhône-Alpes.
Le problème n’est pas nouveau. « En 1997, nous nous sommes déjà interrogés sur la saturation du nœud de Lyon », se rappelle la directrice régional. Depuis, l’entreprise et l’État se sont profondément endormis sur ces interrogations. Puis, arriva ce qui devait arriver : « les infrastructures sont en inadéquation avec l’offre de services », note Josiane Beaud. Ainsi, certains tronçons sont toujours en voie unique, d’autres attendent depuis longtemps une troisième voie pour désengorger le trafic.
Le ministère des transports a récemment lancé un audit sur l’état du réseau ferroviaire français, dont Josiane Beaud dit attendre les résultats. Les procédures étant longues, des résultats concrets ne se feront toutefois pas sentir avant plusieurs dizaines d’années. Affirmant ne pas avoir de « baguette magique », la SNCF compte en attendant rafistoler ce qui est rafistolable. Comme réduire le temps d’attente des trains en gare et raccourcir certaines lignes pour favoriser les « trains du quotidien » entre les grandes villes de la région, au détriment de la desserte des vallées savoyardes, sujet à de multiples « aléas ».
La Région, qui s’était fendue le 6 janvier dernier d’un courrier courroucé, excédée par les dysfonctionnements des TER, a réagit par la voix de sa vice-présidente déléguée aux transports Bernadette Laclais, en prenant « acte des constats et des annonces effectués », tout en promettant de rester « vigilante à propos de l’amélioration concrète et rapide du service », exhortant l’entreprise publique à « passer à une obligation de résultats et non plus de moyens. »