Avec un message : la gauche n’a pas de programme. « Il y a cinq jours, la gauche et les Verts n’étaient d’accord sur rien. Cinq jours plus tard, ils veulent nous expliquer que maintenant ils sont d’accord sur tout. » Et d’en déduire : « Ils veulent juste sauver leurs postes. » « C’est comme un couple qui ne vit plus ensemble mais qui fait semblant quand il va diner en ville », estime de son côté Nora Berra, la tête de liste rhodanienne. Puis, son collègue ministériel de dénoncer que « Rhône-Alpes fait partie des régions qui claquent le plus d’argent », pour des dépenses qu’il qualifie de « somptueuses », comme le nouvel hôtel de région.
Quant au premier tour, il estime qu’il s’agit d’un « signal fort », envoyé au gouvernement et assure qu’« on l’a entendu. » Un signal, mais pas de sanction. Juste « de l’inquiétude et de l’impatience dans un contexte de crise. » Le problème est donc que « dans une crise, on n’a pas des résultats tout de suite. »
« Le coup de barre est trop parti dans un sens », dit le ministre toujours à propos du résultat du premier tour. Il se montre néanmoins « confiant sur le fait qu’on corrige cette tendance » dimanche prochain. Pour cela, l’UMP compte ratisser large et attirer, outre les abstentionnistes, les électeurs du Front national mais aussi d’Europe Écologie. Quitte à raconter un peu tout et son contraire. D’un côté, le parti présidentiel fustige l’opposition des écologistes aux Jeux Olympiques et à la construction de nouvelles infrastructures routières, d’un autre côté il fait un appel du pied aux électeurs qui ont précisément soutenu cette position au premier tour. L’argument des sarkozystes : l’UMP représente la "« véritable écologie populaire. »"
En attendant, l’opposition régionale se console avec sa mobilisation. « Où sont-ils sur le terrain ? » s’interroge Philippe Cochet, le président départemental de l’UMP, à propos de ses adversaires. « On continue à mobiliser, on ne lâche pas », martèle Nora Berra. Un peu plus tôt, Fabienne Lévy avait néanmoins nuancé : « Ça va être complexe, on a beaucoup de voix à récupérer. »