Au total, ce sont 24 hectares qui ont été libérés par le départ du marché de gros à Corbas. Soit moins que la première tranche, qui en couvrait 41, et qui doit s’achever en 2011 avec l’ouverture du pôle de loisirs. Cette deuxième phase joue la carte de la mixité. Elle comprendra 45% de logements (dont un quart à un tiers de logements sociaux) et autant de bureaux. Les 10% restants se répartissent entre les commerces et les équipements publics, dont il n’a pas encore été précisé lesquels iront s’installer entre Rhône et Saône. En revanche, on sait déjà que la salle de concerts Le marché gare, un temps menacée, survivra. Le bâtiment frontal de l’ancien marché de gros sera en effet sauvegardé, tout comme certaines des halles, pour préserver le « caractère industriel » du site, comme l’expliquent ses concepteurs. « L’identité du quartier est conservée », se félicite Gérard Claisse, vice-président au Grand Lyon, qui a mené les concertations avec les riverains.
Le cabinet suisse Herzog & de Meuron, assisté par le paysagiste français Michel Desvigne a imaginé un quartier nord assez curieux. Des immeubles, qui feront tantôt 2 étages, pour rappeler l’échelle des halles du marché, tantôt 4 ou 5 comme à Sainte Blandine, y côtoieront des tours de 15 étages, soit la hauteur d’une barre de la Duchère. « L’aménagement ici sera plus soutenu qu’à la Duchère » promet néanmoins Gérard Collomb. Les îlots d’immeubles seront traversants et agencés autour de « cours jardinés », des espaces ouverts, interconnectés par des cheminements piétons.
Un campo à l’aspect d’antan
Ce quartier sera limité au sud par une « transversale », un nouveau boulevard que prolongeront les deux passerelles sur le Rhône et la Saône. Au sud de cette artère commencera donc le « campo », qui se terminera par deux tours de 40 étages, soit une fois et demie la tour Oxygène. Elles ne sont cependant pas pour tout de suite. « D’abord on construira encore 6 ou 7 tours à la Part-Dieu », tempère Gérard Collomb. Puis, autour il y aura donc ce parc public composé, chose curieuse, de parcelles privées. « Une idée de génie », s’écrie Gérard Collomb, pour qui il s’agissait d’éviter que la pointe de la Confluence soit « la zone ». Parsemé de petits immeubles, dédiés aux laboratoires et « chercheurs de haut niveau », dixit le maire, le parc sera parcouru de ruisseaux, comme pour rappeler l’aspect parcellaire que la Confluence avait au moyen âge, lorsqu’elle n’était encore qu’un ensemble d’îles et d’îlots baignant dans les eaux. Ce n’était en effet qu’en 1841 que le quartier fut remblayé et endigué pour prendre l’aspect qu’on lui connaît.
Un quartier difficile d’accès
Le pont des Girondins, le seul accessible aux voitures, reliera la Confluence à Gerland, en enjambant l’autoroute A7, puis le Rhône, pour rejoindre la rive gauche au sud du quartier Général Frère. Les 3 autres ouvrages seront réservés aux piétons et cyclistes (2 passerelles, dont 1 sur la Saône) et à la future prolongation du tram T1 (un pont dédié au sud du pont Pasteur).
Si la Confluence ne sera pas facile d’accès en automobile, il ne sera pas non plus aisé de s’y garer. Ainsi, seule une demie place de parking est prévue par appartement et autant pour 100m² de bureau. En revanche, 1000 places de stationnement seront construites le long du quai Perrache. Quant aux transports en commun, le prolongement du métro A n’est toujours pas au programme. Seule la création d’une halte TER (comparable à la nouvelle gare Jean Macé) est prévue. Sinon, il n’y aura donc que le tram, certes bouclé vers Debourg, pour acheminer (à terme) 17 000 habitants et 27 000 salariés. Mais puisque ce même mode de transport est suffisant pour remplir un stade de 60 000 places...
Les premiers habitants sont attendus dans 7 ans, selon Gérard Collomb, soit le même temps qui était nécessaire pour construire la première tranche.