Voilà l’exemple type du scénario qui vous fait détester le cinéma français. Un scénario où on ne sait jamais où on va. Si cela n’est pas une critique en soi (il suffit de regarder l’œuvre du Sud-Coréen Kim Ki-Duk, la virtuosité de sa dramaturgie, la puissance de ses scènes), dans La vie au ranch on ne va réellement nulle part. Tout paraît s’étirer en longueur. Les dialogues ne dépassent pas le stade de bavardages anodins entre étudiants, les voix cassées des lendemains de soirées difficiles deviennent insupportables. Les personnages sont stéréotypés et sans relief. Certes le celui de Pam évolue dans le film. Elle décide de quitter son rocher pourri ; mais il aura fallu toute la durée du film pour en arriver là. C’est à se demander comment un tel scénario a pu trouver des sources de financement.
Malgré la médiocrité du scénario, le film est néanmoins un tant soit peu rattrapé par le brio de sa réalisation. Si dans d’autres films (on peut citer The Town de Ben Affleck) un brillant scénario peut être massacré par une mauvaise réalisation ; chez Sophie Letourneur c’est l’inverse. La mise en scène innove, notamment en rallongeant les plans et en faisant parler des personnages hors champ. Même si la maîtrise n’est pas absolue, l’effet voulu fonctionne et le spectateur reste accroché, malgré la vacuité de l’histoire.
Co-écrit par la réalisatrice (en France, la plupart des films sont écrits par leur réalisateur), La vie au ranch prouve que scénariste est un métier à part et que certains réalisateurs feraient mieux de s’abstenir…
– Long-métrage français
– Réalisé par Sophie Letourneur
– Avec Sarah-Jane Sauvegrain, Eulalie Juster, Mahault Mollaret,…
– Site officiel : www.lavieauranch-lefilm.com
– Durée : 1h32
– Sortie : 13 octobre