Fort du succès de son premier film, Gainsbourg, vie héroïque, le bédéaste Joann Sfar a décidé de mettre lui-même en scène sa propre bande-dessinée, Le chat du rabbin, dont il « n’arrive pas à expliquer pourquoi elle a eu un tel succès » (plus de 900 000 exemplaires vendus). Véritable fresque qui raconte la vie dans une Alger colonisée, le film joue avec les couleurs, les personnages, les dialogues. Tout se mélange, tout s’harmonise dans un œuvre poétique et réussie. « Je voulais avant tout dédramatiser les sujets abordés dans le film », explique le réalisateur, la religion, la colonisation… Il y parvient avec brio.
Joann Sfar confie « une fascination amoureuse pour le cinéma », et cela se ressent à l’écran. Inspiré par les récits de sa grand-mère, il a voulu raconter une histoire simple entre un rabbin, sa fille et l’amour que lui porte son chat. Le chat, personnage central du film, emporte le spectateur par le rire. Cet animal qui se comporte finalement comme un enfant, qui fait des bêtises, qui pose un tas de questions, « qui permet de s’adresser à tout le monde », pointe Joann Sfar. Le film brosse également le portrait des familles du Maghreb, en fait même l’autocritique. Car finalement, « qu’elles soient juives ou musulmanes, elles se ressemblent ».
Le chat du rabbin fait parti des rares films d’animation français. Et quand ils sont réussis c’est encore mieux. Joann Sfar, le réalisateur a déjà d’autres projets, mais aucun avec un chat. « Je n’en peux plus de dessiner ce chat », déclare-t-il en riant. Le spectateur, quant à lui, sera heureux de découvrir ou redécouvrir ce trublion de chat au cinéma.
– Long métrage français
– Genre : Animation
– Réalisé par Joann Sfar et Antoine Delesvaux
– Avec les voix de François Morel, Maurice Bénichou, Hafsia Herzi, Mathieu Amalric…
– Durée : 1h40
– Site officiel : www.tfmdistribution.com/film/le-chat-du-rabbin_146
– Sortie : Le 1er juin