Car un Verts peut en cacher une autre. En l’occurrence, Etienne Tête, adjoint chargé du cadre de vie, c’est à dire des parcs, jardins et animaux en ville, n’était pas le bon interlocuteur. C’est Mireille Roy, Verts elle aussi, adjointe à l’écologie urbaine, qui gère ce dossier à la Mairie. Et qui n’a pas goûté la plaisanterie. « J’ai appris ce rendez-vous par Etienne Tête », s’offusque l’élue. « La CARRA aurait dû me prévenir. C’est un manque de politesse ! » Du coup, plus de salon Henri IV et plus de remise de charte.
En réalité, Mireille Roy ne voulait pas du document concocté par la CARRA, une structure qui fédère 40 collectifs anti-antennes-relais dans la région. Pourtant, le texte reprend pour l’essentiel, une revendication des Verts. A savoir l’abaissement de la puissance des antennes à 0,6 V/m, contre 41 à 61 V/m aujourd’hui. Ainsi le parti écolo avait écrit lors du récent Grenelle des antennes : « Les Verts préconisent : la diminution du niveau d’émission des antennes relais pour les téléphones portables à 0,6 volts par mètres, la nécessité du permis de construire pour toute nouvelle antenne quelle que soit sa taille, l’information des riverains comme une obligation préalable, l’interdiction des antennes à proximité des écoles, des crèches ou lieux sensibles ».
Une demande « saugrenue », d’après Mireille Roy, pour qui le seuil de 0,6 V/m est « source de conflit ». « Si c’était possible, je serais ravie », s’exclame l’élue. Si elle souhaite, elle aussi, une révision de la charte actuelle, qui date de 2002, celle-ci devra se faire par la négociation entre la ville et les opérateurs, pour « mettre d’accord tout le monde ».
En attendant, la CARRA ne désarme pas. Si la remise symbolique de leur charte au sein même de l’Hôtel de Ville a désormais du plomb dans l’aile, l’association a remporté une première victoire dans la bataille juridique, qui l’oppose à Bouygues Télécom, à propos de l’antenne qui arrose l’école Gerson (Lyon 5ème, voir Lyon chez moi, novembre 2008). Ainsi le Tribunal de Grande Instance de Lyon a reconnu l’urgence de leur plainte et fixé l’audience au 23 juin prochain.