Après un début de saison calamiteux, qui fait état de cinq points pris en autant de matchs de Ligue 1 et d’une seizième place au classement général, l’OL était clairement sous pression. Certes, la Ligue des Champions ne souffre pas de comparaison avec le championnat de France. Mais l’état de forme des Lyonnais avait de quoi sérieusement inquiéter avant la réception des allemands de Schalke 04, ce mardi soir à Gerland, d’autant plus que Jean-Michel Aulas avait sommé ses joueurs de réagir après la déception de Valenciennes(1-1) le week-end dernier. « Mardi, il y aura urgence de résultat contre Schalke, car nous sommes dans une compétition où le premier match est déterminant ». Il n’en fallait pas plus pour rendre les Lyonnais tendus, fébriles et crispés dès le début du match.
Sans Cris, Ederson, Delgado ni Cissokho, mais avec le retour de Bastos, et celui de Lisandro samedi dernier, Claude Puel avait décidé de jouer l’offensive, bien conscient que les résultats au plus haut niveau passent par le jeu. Il alignait donc un milieu de terrain à un seul récupérateur (Toulalan) et plaçait les deux techniciens Pjanic et Gourcuff derrière le trio d’attaque, composé de Briand, Bastos et Lisandro en pointe. « Physiquement, on les a dominés et on a plutôt bien joué » analysait Claude Puel sur l’ensemble du match. Pourtant, les vingt premières minutes auront été pénibles, comme en témoigne la maladresse de Kolodziejczak qui, à la onzième minute, perdait le ballon au profit de Farfan, dans la surface de réparation lyonnaise ; une erreur qui aurait pu coûter cher aux Gones sans un grand Lloris dans les cages, détournant d’une manchette la puissante frappe de l’attaquant allemand. Discret, décisif et brillant, le gardien international est une nouvelle fois apparu comme l’un des grands artisans de la victoire rhodanienne, assurément celui sans qui l’OL n’aurait pas vécu pareille soirée.
Faisant office de déclic, l’occasion de but de Farfan a réveillé des Lyonnais timides mais appliqués. Ainsi, Gourcuff s’est essayé aux combinaisons avec Kolodziejczak côté gauche, sans réussite, et Pjanic tentait de lancer Lisandro en profondeur, sans plus de succès, les arbitres signalant à tort et à deux reprises des hors-jeu inexistants de l’attaquant argentin.
Bastos signe son retour avec un but
Ce n’était pas un argentin mais un brésilien qui allait délivrer Gerland peu après le quart d’heure de jeu : Michel Bastos, de retour dans l’effectif, a été décisif, inscrivant le seul but de la rencontre au terme d’une grave erreur défensive de Moritz (1-0, 21’). Sur un centre anodin, le défenseur allemand remisait mollement de la tête pour son gardien Neuer et se faisait ainsi subtiliser le ballon par l’habile ailier gauche lyonnais qui marquait d’un astucieux lob. Une ouverture du score accueillie avec joie mais retenue par le camp lyonnais, tant la domination au tableau d’affichage ne reflétait pas le scénario du terrain. Preuve en est à la trente-troisième minute de jeu, au cours de laquelle Hugo Lloris se détendait de tout son long au ras du sol pour détourner une frappe croisée de Moritz (encore lui) qui prenait la direction des filets. Les partenaires d’Huntelaar, frustrés, faisaient preuve d’une extrême nervosité et les duels se faisaient un peu plus rudes, à tel point que l’un d’entre eux allait faire basculer le match, peu avant la mi-temps.
Une expulsion qui change tout
L’image est forte, mais sensiblement moins choquante que le geste de karatéka de De Jong en finale de la dernière Coupe du Monde. Toujours est-il que le défenseur Höwedes, pour un pied (très) haut sur Briand, se faisait immédiatement expulser par l’arbitre de la rencontre à la trente-huitième minute de jeu. Déçus sans être abattus, les partenaires de Raul cherchaient des solutions en passant sur les côtés et en multipliant les dédoublements. Peine perdue, Toulalan au milieu ratissait large et offrait une prestation de bonne facture, tout comme Diakhaté, très solide et rassurant aux côtés de Lovren. Lyon a peut-être bien trouvé sa charnière centrale talentueuse et pleine d’avenir qu’il convoite depuis trois saisons.
En deuxième mi-temps, motivés comme jamais, les Olympiens ont tout tenté pour alourdir la marque... en vain. Bastos (54’), Pjanic (67’), Toulalan (77’) et Lisandro (78’) ont prouvé que la réussite de début de match avait disparue aussi soudainement qu’elle ne s’était manifestée. « On aurait du mettre ce deuxième but, on a gâché beaucoup de situations dangereuses, ce qui fait qu’on était à la merci d’un mauvais coup en fin de match. C’est la seule fausse note de la rencontre » décrivait un Claude Puel agacé par la maladresse de ses joueurs face aux buts. La fin de match était relativement tranquille. Lyon, en élève expérimenté qu’il est, maîtrisait la rencontre tout en veillant à ce que les joueurs de Felix Magath n’aient pas d’opportunités de contres. « Pour ce qui est de la Ligue des Champions, on part sur de bonnes bases. (...) Maintenant, il y a un match très difficile à Bordeaux qui se présente, il va falloir enchainer les matchs, c’est difficile mais c’est quelque chose qui nous aidera peut-être à augmenter notre niveau de jeu », indiquait le coach de l’OL, ne savourant que très modérément la victoire des siens contre Schalke 04. Histoire de se projeter rapidement vers l’avant et de se perfectionner. Histoire, surtout, d’avouer à demi-mots que tout n’était pas parfait.