Le préfet du Rhône s’est voulu martial mercredi lors d’une conférence de presse au sujet de la nouvelle journée de mobilisation de jeudi : « Je ne vais pas demander aux policiers de rester les bras croisés alors qu’on leur jette des pierres ». Le même dispositif que la semaine dernière sera mis en place pour encadrer le défilé dont le rendez-vous est fixé à 10h30. « Mon rôle n’est pas de craindre mais d’agir avec calme et sang-froid », a-t-il ajouté. « C’est tout à fait important de faire respecter l’ordre dans le département et je le ferai avec la plus totale détermination ».
Toutes les attentions seront tournées vers la Presqu’île. Pour autant, la circulation du métro ne devrait pas être interrompue dans les stations du centre ville. « L’arrêt des transports ne semble pas nécessaire pour le moment mais si ça le devient... ».
Jacques Gérault a profité de l’occasion pour tirer un bilan de la semaine passée. 101 commerces ont été dégradés entre le 14 et le 21 octobre, dont 6 pillés et 49 vitrines détruites. La facture s’élève « approximativement » à 700 000 euros. 317 interpellations ont été comptabilisés, dont 225 mineurs et 27 activistes d’extrême-droite. « En flagrant délit », précise le préfet, « ce qui signifie que d’autres pourraient suivre grâce à la vidéo et aux plaintes des commerçants. 280 casseurs sont ou vont passer devant le tribunal. » « Les parents sont étrangement absents », déplore le préfet qui ajoute que « 103 personnes arrêtées étaient défavorablement connues des services de police ».
Des policiers déguisés en syndicalistes
Interrogé sur la plainte de Bernard Thibault au sujet de l’infiltration de policiers parmi les groupes de casseurs, il s’est montré évasif : « Il semble que les policiers s’infiltrent couramment dans la population. Une enquête est en cours pour déterminer si la déontologie du métier a été respectée ». Mardi 19 octobre, des policiers en civil ont été vus siglés d’autocollants orange de la CGT. L’enquête a été confiée à la Direction Générale de la Police Nationale (DGPN).