« Une réussite » commente Pierre Coquan, secrétaire départemental de la CGT, pour cette nouvelle mobilisation témoigne d’un « ancrage profond » de la contestation qui dépasse la seule question des salaires. « Emploi, salaires, conditions de travail », sont d’autres sujets qui, selon lui, ont émergé au cours du conflit. Une nouvelle réunion intersyndicale est prévue le 4 novembre à Paris. Il est néanmoins fort possible que la manifestation du 6, d’ores et déjà actée, soit la dernière du combat contre la réforme des retraites. Les syndicats se tournent vers de « nouvelles formes d’actions ». « La loi est mauvaise. Ce n’est pas parce qu’elle a été votée, qu’elle devient bonne », souligne Pierre Coquan. Il pourrait alors y avoir des opérations coup de poing comme celle de mardi quand la ligne de tramway T3 a été bloquée par des manifestants qui distribuaient des tracts.
D’autres ont déjà les yeux tournés vers 2012. C’est le cas de Ségolène Royal qui s’est invitée à la manifestation lyonnaise. « Cette réforme n’est ni juste ni efficace », a-t-elle martelé devant de nombreux micros, affirmant qu’elle était là « en tant que simple citoyenne ». « Une autre politique est possible », a-t-elle déclaré, promettant que le parti socialiste rendra la retraite à 65 ans à tous les Français et celle à 60 ans à ceux qui ont commencé tôt à travailler. Avant de dénoncer un « pouvoir corrompu et tyrannique ».
Dans le cortège, on pouvait également apercevoir une centaine de fonctionnaires municipaux vaudais, chantant et dansant. Vaulx-en-Velin est la seule ville de l’agglomération dont les services municipaux sont en grève. Bernard Genin, le maire de la ville, prépare, lui aussi, l’après-manif. « Personne n’est dupe », souligne l’élu. « Sarkozy restera ferme. » Et d’annoncer qu’il compte réunir « toutes celles et tous ceux qui ont participé au mouvement pour débattre de ce qu’on fait demain. » « C’est maintenant qu’il faut créer les conditions du changement », sans attendre « le grand soir électoral de 2012 », affirme l’édile. Et de conclure : « Il faut que la gauche ait le courage d’inverser ces changements. »