La journée, placée sous le sigle des Femmes et le numérique avait plutôt mal commencé. Souhaitant visiter les locaux de l’entreprise Atari, ex Infograme, la secrétaire d’État s’était trompée d’adresse. Après avoir poireauté avec son cortège pendant 10 minutes dans l’immeuble en face, elle a décidé de rebrousser chemin, pour ne pas bousculer la suite du programme.
Deuxième étape, l’éditeur de logiciels Cegid, installé à Vaise et présidé par Jean-Michel Aulas. L’entreprise est plutôt bonne élève en matière d’égalité homme-femme. 40% de ses salariés sont des femmes, un score élevé dans l’informatique, elle dispose de sa propre crèche (15 berceaux) et a signé un accord d’entreprise avec les syndicats sur le sujet. En revanche, seul 30% des managers sont féminins et 1 seule femme siège avec 9 hommes au comité de direction. Faute de candidates, affirme le DRH. Quant au management de l’OL, son président a dû reconnaître qu’« on est un peu macho du côté du foot », puis a mis en avant l’équipe féminine du club, « la meilleure de France », qui accueille ce mercredi les Italiennes du Torres Calcio pour une place en demi-finale de Ligue des champions.
Mais Cegid présentait un deuxième avantage, celui de disposer d’une agence à Paris et d’une connexion de visioconférence entre les deux établissements. Installée dans une salle de réunion, Nora Berra a ainsi pu papoter un quart d’heure, en duplex, avec sa collègue Nathalie Kosciusko-Morizet (NKM), secrétaire d’État au développement de l’économie numérique. La maire de Longjumeau (91) a saisi l’occasion pour vanter les mérites du télétravail, qui ne veut pas forcément dire travail à la maison. « Entre le linge qui sèche et les mouflets qui braillent ce n’est pas idéal », reconnaît NKM. Pour elle le salut vient des télécentres, sortes de cybercafés professionnels permettant aux femmes de travailler à proximité de chez elles.
Pour cette matinée numérique, Nora Berra était accompagnée d’une trentaine de dames, triées sur le volet, Elles sont cadres dirigeantes, chefs d’entreprise ou encore adjointe au maire et ont 3, 4, 5 enfants. Sortes de modèle idéal de la femme active, en somme. « On me prend pour une super-woman », sourit Sophie Lazard, l’une des associés de cabinet américain d’expertise-comptable Price-Waterhouse-Coopers et maman de 4 têtes blondes. Elle tempère : « les jeunes filles d’aujourd’hui n’ont pas envie de suivre notre chemin, être tout le temps en train de courir à gauche, à droite, avec en prime un sentiment de culpabilité à la maison mais aussi au travail. Elles ont envie d’équilibre. »