L’argent est là, il suffit de mieux le répartir, était en somme le message délivré par le candidat d’extrême gauche, qui a parlé pendant une heure sans notes. « C’est aux capitalistes de payer, pas à la population. Ça tombe bien, ils ont du pognon. »
Chiffres à l’appui, il a taclé les patrons du Cac 40 dont le salaire moyen (4,1 millions d’euros en 2011) a augmenté de 35% en un an. Il y a 11 nouveaux milliardaires en France en 2011, a clamé le candidat, estimant que « la France est le pays avec la plus forte densité de millionnaires au mètre carré ».
Pour illustrer ses propos il a ironisé sur la fortune de l’homme d’affaires Vincent Bolloré (4 milliards d’euros), « copain de Sarkozy ». « On nous dit que les riches sont riches parce qu’ils bossent dur, qu’il gagnent leur argent à la sueur de leur front, ne pensent pas aux loisirs, aux RTT », a-t-il raillé, calculant que « quelqu’un qui gagne 2000 euros par mois et ne dépense zéro doit travailler 160 000 ans pour arriver à 4 milliards. »
Face à ce constat, le candidat a égrené les propositions du parti : annulation de la dette, tranche maximale de l’impôt sur le revenu à 100%, hausse de 300 euros de tous les salaires, suppression de toutes les exonérations de cotisations sociales patronales, interdiction de licencier, retraite à 60 ans avec 37,5 annuités, mais aussi sortie du nucléaire en 10 ans et investissement massif dans les énergies renouvelables.
« Il est important que les opprimés soient représentés par eux-mêmes », a clamé celui qui se présente comme « un petit ouvrier de la campagne en province » (il travaille comme ouvrier-mécanicien chez Ford près de Bordeaux), avant de lancer : « Il y a très peu de chances qu’on soit élu. » Crédité de 0,5% dans les sondages, il dit ne pas être « gêné par la dynamique » déclenchée par Jean-Luc Mélenchon. « Il attire plus que moi, le con », a-t-il rigolé.
Pour Philippe Poutou le combat est de toute façon ailleurs. « Ça se joue dans la rue », a-t-il lancé, appelant ses sympathisants à « se préparer au combat social » et à la « grève générale » pour « renverser le capitalisme ». Et de conclure : « La gauche plurielle on a vu, on a donné, c’était de la désillusion. L’espoir n’est pas un nouveau gouvernement de gauche, il est entre nos mains. »