Auparavant, il y avait ici la tour UAP. Construite en 1972, avec ses 72m sous la coiffe, elle était alors la plus haute de Lyon. Après deux ans de travaux de déconstruction c’est un nouveau chantier qui a démarré le 11 avril : la construction de la tour Incity. L’édifice culminera à 200m et sera à son tour le plus haut de la skyline lyonnaise.
Il faudra deux ans et demi pour la construire. Jusqu’à fin mai, 108 pieux d’un diamètre de 70 à 120 cm seront enfoncés à une profondeur de 30 m sous terre. Ils supporteront le radier, une dalle de béton d’une épaisseur de 150 cm qui sera coulée d’ici fin septembre.
Dès la rentrée, on verra alors la tour sortir de terre, à raison d’un étage par semaine. La construction de l’ossature dure environ six mois. Puis, à partir du deuxième trimestre 2014, les façades viendront recouvrir le squelette. Les aménagements intérieurs seront réalisés au fur et à mesure de la montée de la façade pour une livraison de la tour au quatrième trimestre 2015.
Une tour économe mais fermée
« L’architecture se caractérise par sa simplicité et évite toute ostentation inutile », résume l’architecte Denis Valode. Élancée et épurée, la tour Incity ne brille effectivement pas par son audace architecturale.
D’une surface totale de 44 145 m², elle permet d’accueillir quelque 2700 postes de travail. L’immeuble offre en plus un restaurant inter-entreprises au 5ème étage et une cafeteria avec terrasse au rez-de-chaussée. 1300 couverts peuvent y être servis par jour, soit deux fois moins que la tour comptera d’occupants. Deux étages de détente, aménagés en jardin d’hiver et situés aux 14ème et 26ème niveaux sont censés inviter les salariés à la « rencontre informelle », selon les termes de Marc Balaÿ, directeur délégué de Sogelym Dixence.
« C’est une tour urbaine, qui prend pied dans la ville », explique Denis Valode. Mais qui reste inaccessible aux Lyonnais. Inutile de chercher ici un restaurant panoramique ou des commerces. « Il y a tout ce qu’il faut aux Halles à côté », esquive Jean-Claude Condamin, le président de Sogelym Dixence.
Dotée d’une double peau sur ses façades est, sud et ouest, elle est en revanche particulièrement économe en énergie. « C’est l’une des premières tours BBC (basse consommation, ndlr) en centre-ville », s’enthousiasme Marc Balaÿ. Avec une consommation de 84 kW par m² et par an, Incity nécessite en effet 40% d’énergie en moins que la tour Oxygène.
Si elle dispose de 110 places sécurisées pour les vélos, la tour Incity ne comprend pas de parking. Les utilisateurs automotorisés sont invités à utiliser les parcs de stationnement des Halles, du palais de justice et du centre commercial.
La SNCF premier locataire
Chaque étage s’étend sur 1250 m² et peut accueillir jusqu’à 95 personnes. La SNCF a d’ores et déjà loué les 19 premiers niveaux pour y regrouper ses services régionaux. L’arrivée de 350 salariés actuellement basés à Paris est également prévue.
14 étages restent encore à louer, soit 17 500 m². « Nous avons des contacts intéressants », se contente-t-on d’indiquer chez Sogelym Dixence. C’est que les surfaces ne sont pas données : 315 euros par m² et par an, soit 10% plus cher qu’à la tour Oxygène où 2000 m² sont encore à louer.
Toujours est-il que l’accord avec la SNCF a permis de lancer le chantier de construction. Avec 5 mois de retard car la première pierre devait au départ être posée en novembre dernier. Outre la signature tardive du bail avec le premier locataire, la « frilosité des banques d’investir en région » serait à l’origine du retard, selon Jean-Claude Condamin, qui a finalement pu se financer auprès de deux banques locales : Lyonnaise de Banque et Caisse d’Épargne Rhône-Alpes, secondées par la Banque Cantonale de Genève et la Bank of China.
« La tour Incity permet de développer à Lyon une place forte économique au niveau européen », estime Gérard Collomb qui rêve toujours de « se comparer à Barcelone, Milan, Munich ». Et l’élu lyonnais d’ajouter, clin d’œil à l’élimination du PSG par le Barça : « jouer la Ligue des champions (dans le domaine économique, ndlr), même quand on est en tête en France, c’est difficile ».