Après un passage par Bellecour, rapidement bouclé par les forces de l’ordre, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées place Gabriel Péri pour fêter la première qualification de l’équipe algérienne pour un Mondial depuis 1986. Ils étaient 1500 dans toute l’agglomération d’après le comptage de la police. Si l’essentiel de la fête s’est passée dans la bonne humeur et une ambiance bon enfant, quelques incidents ont inévitablement émaillé la soirée. Ainsi, 44 voitures ont brûlé dans l’agglomération et un supermarché Casino a été pillé à Vaulx-en-Velin, selon la préfecture.
Le centre-ville a lui aussi été le théâtre de quelques actes de vandalisme isolés. Les vitrines de plusieurs boutiques et d’une pharmacie ont été brisées, ainsi que des abribus endommagés. Rue de la République, deux restaurants rapides ont été pris pour cible, dont les vitres ont essuyé des jets de bouteilles. Les portes vitrés des deux établissements ont volé en éclat. « Je ne comprend pas comment cela a pu être possible, alors que les CRS étaient là », s’indigne Yohann Hachani, le responsable de Pomme de Pain. « Les portes étaient neuves, ont les a fait changer la semaine dernière. » Coût de l’opération : 6000 euros. Arrivé sur les lieux, il a prévenu ses voisins de la Brioche Dorée, dont la vitrine a également été cassée. Après avoir balayé les débris de verre, Adrien Maches, le responsable adjoint du restaurant attendait l’arrivée de vigiles pour éviter des pillages. « S’ils ne viennent pas, il faut que je reste ici toute la nuit ».
Vers 1h, alors qu’il ne restait plus que quelques dizaines de fêtards dans les rues de la Guillotière, l’ambiance est soudainement devenue électrique. Massés sur le pont de la Guillotière, une centaine de policiers et gendarmes ont répondu par des grenades de gaz lacrymogène à quelques jets de canettes et de bouteilles. Puis, ont lancé un raid éclair sur la place Gabriel Péri pour arrêter les auteurs de la dégradation d’un abri-bus. En ratissant large. Un jeune maghrébin, arrêté puis relâché quelques minutes plus tard raconte : « J’attendais mon frère. J’ai couru parce que tout le monde a couru. Ils m’ont jeté à terre, mon dit "ta gueule !". Puis ils ont téléphoné et ont vu que c’était pas moi. Ils m’ont dit "casse-toi !" » « Il correspondait au signalement reçu », se justifie un policier, qui affirme avoir subi des jets d’objets. Après l’arrestation d’un autre jeune, le repli des forces de l’ordre fut aussi rapide que leur arrivée. Et le calme est revenu dans le quartier.
Durant la soirée, 15 personnes ont été interpellées et 3 policiers légèrement blessés, a déclaré la préfecture.