Suite au 1er tour des cantonales

PS et Verts : les frères ennemis en chiens de faïence

Dans trois cantons, le PS et Europe Écologie se retrouveront face à face au second tour des cantonales. Un scénario qui ne leur avait pas spécialement réussi en juin dernier à Villeurbanne. Richard Llung (PS) et Béatrice Vessiller (Verts) s’étaient alors affrontés dans un duel fratricide lors d’une cantonale partielle. Le match avait tourné au psychodrame et s’était soldé par l’exclusion des écologistes de l’exécutif municipal. Les 2 protagonistes se disputeront dimanche prochain à nouveau le canton de Villeurbanne centre. Tout comme Dominique Bolliet et Raymonde Poncet celui de la Croix-Rousse, puis Jean-Michel Daclin et Françoise Chevallier le canton de la Part-Dieu.

A couteaux tirés. Le second tour des cantonales s’annonce tendu entre Dominique Bolliet (PS) et Raymonde Poncet (EELV). Le premier n’a pas hésité dimanche soir à réclamer le désistement de la seconde, au titre d’une « tradition républicaine qui consiste à ce que, lorsqu’il y a deux candidats de gauche, celui qui arrive en second se désiste au profit du premier. » La réponse de Raymonde Poncet a fusé net : « la soi-disante tradition républicaine, c’est quand il y a une triangulaire au second tour et que nous devons faire barrage à un candidat de droite ou d’extrême droite. » Elle ajoute : « je ne me retirerais pas. Pour une fois, nous pouvons avoir un vrai débat d’idées sur ce qui nous différencie du PS. » Et ceci malgré les avertissements de Dominique Bolliet qui sonnent presque comme une menace : « Je ne pense pas que ça se passera comme à Villeurbanne, mais si elle reste au second tour, ça modifiera nos relations au conseil municipal. » « Ces techniques appauvrissent le débat », s’étrangle son adversaire verte, « il faut de la diversité dans la gauche, ce qu’exprime Dominique Bolliet, c’est le raisonnement d’un parti hégémonique ! ».

A Villeurbanne, le PS semble en revanche s’être fait une raison des ambitions écologistes. « Les électeurs trancheront », a commenté sobrement Richard Llung, conseiller général sortant, qui a insisté sur « l’écart des voix (qui) a augmenté » (425 votes contre 296 en juin dernier). Une évolution qui n’est toutefois due qu’à un meilleur taux de participation, car l’écart en pourcentage s’est resserré (4,97 points contre 7,78). De quoi réjouir Béatrice Vessiller. Battue de seulement 11 voix en juin dernier, elle espère pouvoir retourner la situation.

Un espoir que caresse aussi Françoise Chevallier dans le XIe canton lyonnais, pourtant distancée de près de 15 points par le sortant socialiste Jean-Michel Daclin. « Tout est ouvert », veut croire la candidate écologiste, qui avait reçu le soutien de Cécile Duflot. Qu’elle compte d’ailleurs faire revenir entre les deux tours.

Un entretien doit avoir lieu ce lundi après-midi entre Pierre Hémon, chef de file écologiste à la ville et Jacky Darne, 1er secrétaire départemental du Parti socialiste. « Si les socialiste avaient voulu discuter avant le premier tour, ils n’auraient pas perdu Meyzieu », persifle Pierre Hémon. Odette Garbrecht n’avait raté le second tour que de 141 voix, tandis que la candidate Europe Écologie en avait récolté 1267.

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Publié le : lundi 21 mars 2011, par Eve Renaudin, Ugo Moret