Neuf mois de travaux

Tunnel Croix-Rousse : comment éviter les bouchons ?

Fermé à partir du 5 novembre, le tunnel de la Croix-Rousse ne rouvrira que le 5 août 2013. Neuf longs mois pendant lesquels les 47 000 automobilistes qui l’empruntent quotidiennement doivent trouver d’autres solutions.

Neuf mois qui mettront la patience des automobilistes à rude épreuve. Car si des itinéraires de substitution sont prévus, ils passeront par des secteurs déjà passablement encombrés en heure de pointe. Les automobilistes provenant de l’Ouest lyonnais seront dirigés vers le tunnel sous Fourvière et le boulevard périphérique nord (BPNL), ceux provenant du Nord, vers l’A46 et les quais de Saône. Puis, pour le trafic local, une déviation sera fléchée par le quai Saint-Vincent et la rue Grenette. Cette dernière verra ainsi sa fréquentation augmenter de 40% !

Sur le BPNL (45 000 passages quotidiens avant les travaux), le Grand Lyon attend une hausse de 8 à 10% du nombre de voitures. Pour fluidifier le trafic, l’ouvrage a été élargi à trois voies entre le viaduc du Rhône et le branchement de l’A42 (sens ouest-est). Puis, le prix des abonnements baissera de 20%, entre le 1er novembre 2012 et le 31 août 2013. « Le but est de faire augmenter le nombre d’abonnés », explique Jean-Luc da Passano. Car, munis d’un badge, ils passent moins de temps aux péages.

La ligne D du métro (Vaise – Vénissieux, en passant par Bellecour), également très chargée aux heures de pointe, verra sa fréquence augmenter de 10%. Parallèlement, le Grand Lyon aménage une dizaine de parcs relais provisoires (1200 places) dans le Val de Saône et l’Ouest lyonnais, à proximité des gares TER et des lignes de bus. « Je pense qu’il va y avoir deux mois très difficiles », avant que les automobilistes ne prennent leurs marques, concède Pierre Abadie, vice-président du Grand Lyon en charge des déplacements.

Des travaux de sécurisation

Après le percement d’un deuxième tube, rendu obligatoire suite au tragique accident du tunnel du Mont-Blanc (1999), la deuxième phase des travaux consiste maintenant à rénover complètement cet ouvrage inauguré en 1952 par Edouard Herriot. Ventilation et éclairage seront ainsi mis aux normes, sans oublier le désamiantage.

De nombreux automobilistes se demandent toutefois pourquoi le Grand Lyon ne fait pas passer le trafic dans le nouveau tunnel, le temps de la rénovation de l’ancien. D’autant plus que les chantiers des rives de Saône et du pont Schuman apporteront leur lot de désordre supplémentaire. « Parce que nous devons creuser onze galeries entre les deux tubes, pour permettre le passage de l’un à l’autre », répond Gérard Collomb.

La fermeture complète permet surtout au Grand Lyon de gagner du temps en rénovant en même temps les deux entrées du tunnel. Côté Saône, l’ouvrage arborera ainsi une façade toute en arrondi pour suivre les courbes du fleuve, tandis que le fronton côté Rhône se parera de pierres en écho au vigoureux fleuve.

« Cette concomitance n’est pas le fait d’un hasard ou de quelconques contraintes techniques ou administratives », juge de son côté le maire du 2ème, Denis Broliquier. Qui soupçonne la majorité municipale de vouloir finir le chantier coûte que coûte en 2013, avant qu’il ne vienne parasiter les municipales de 2014.

Publié le : dimanche 4 novembre 2012, par Michael Augustin