Grand stade

OL Land : les opposants veulent simuler les conditions d’accès

« Rien n’est joué sur ce dossier, contrairement à ce que beaucoup croient », a martelé vendredi le maire socialiste de Chassieu Alain Darlay. Entouré de 9 autres élus de l’est lyonnais, il a tenu à souligner la détermination des opposants au Grand stade. Leur principale récrimination porte toujours sur les difficultés d’accès à l’OL Land. Pour le prouver, ils vont organiser mardi une « opération test » pour simuler la desserte des supporters en navette et son impact sur la circulation.

Réunis à la mairie de Chassieu ils ont répété tout le mal qu’ils pensent du projet du Grand stade. Dans leur ligne de mire : le « foot fric », la disparition d’espaces verts, « le gaspillage d’argent public pour des intérêts privés » et surtout et toujours l’insuffisance des accès. Pour y voir clair, l’Association pour le développement durable de l’Est lyonnais (ADDEL) s’apprête à « vérifier concrètement sur le terrain les hypothèses émises par les promoteurs d’OL Land », annonce-t-elle dans un communiqué.

Les soirs de match, 14 000 des 60 000 spectateurs devront se garer sur le parking d’Eurexpo, puis prendre une navette pour se rendre au stade. « Un bus partira toutes les 50 secondes » en site propre spécialement aménagé, indique le Grand Lyon dans un document d’étude. Or, le site propre en question coupe 3 routes d’accès à Chassieu. Mardi entre 18h30 et 20h, des militants joueront ainsi les feus tricolores sur ces 3 axes et interrompront la circulation à la même fréquence, tandis que d’autres mimeront le bus qui passe. Des tracts seront distribués aux automobilistes pour les sensibiliser aux nuisances engendrées par le Grand stade.

« Ce dossier ne se fera pas si les citoyens se mobilisent », estime Étienne Tête, conseiller régional (Verts) et fervent opposant d’OL Land. « L’opinion publique commence à tourner. Nous allons continuer plus que jamais à nous battre. »

En attendant, le projet accumule les tuiles. Aux deux enquêtes publiques négatives sur la révision du Plan local d’urbanisme (PLU) du Montout, s’est ajoutée celle sur le prolongement du tram T2, un équipement clé du projet Grand stade. « A chaque fois qu’une personne neutre donne un avis, il est négatif » se réjouit Étienne Tête. « On ne voit pas pourquoi il en serait autrement les prochaines fois. »

Possible pour le supporter, pas pour le travailleur

Très remonté, Alain Darlay a dénoncé le refus qu’il aurait jadis essuyé de la part du Sytral, pour une ligne de tram desservant la zone d’activité Mi-Plaine (à cheval sur les villes de Chassieu, Genas et Saint-Priest, 22 000 emplois). « Ce qui n’était pas possible pour le travailleur, l’est devenu pour le supporter de Monsieur Aulas », a-t-il pesté. Quant au député et ancien maire de Vénissieux André Gerin, il n’a toujours pas digéré que le projet ne se fasse pas sur sa commune, au Puisoz, comme prévu initialement. Très critique sur les promesses de développement économique autour du stade, il a glissé : « on nous vend de la poudre de perlimpinpin ».

Au Grand Lyon, on affiche une sérénité de circonstance, malgré le report de la troisième enquête publique. Prévue initialement en septembre, elle a été décalée au mois de mars et sera conduite en même temps que 3 autres portant sur les accès. En tout, 13 enquêtes publiques doivent être réalisées. « Le stade sera toujours inauguré le 8 décembre 2013 », affirme-t-on à la communauté urbaine. « Il va y avoir un peu de retard », persifle Alain Darlay.

Manifestation

Les opposants au projet Grand stade appellent samedi 25 septembre à un défilé carnavalesque, suivi d’un apéro géant au Montout. Le départ aura lieu à 9h30 devant la Mairie de Décines. Costume de carnaval de rigueur.

Publié le : dimanche 19 septembre 2010, par Michael Augustin