« Il y a des gens qui nous disent qu’un stade de 60m de haut, du béton, c’est bon pour l’environnement », tonne le Maire. « Ce n’est pas parce qu’on met des panneaux photovoltaïques sur le toit qu’il devient écologique », renchérit Philippe Meunier, député UMP. L’opposition au projet efface les clivages politiques dans l’Est lyonnais. Ainsi, les deux élus UMP côtoyaient le maire PS de Chassieu et le conseiller municipal vert Étienne Tête, ainsi que nombre d’associatifs, comme Franck Buronfosse, président de Carton Rouge.
Aucun argument pro-stade n’a trouvé grâce aux yeux des orateurs. Le stade créerait des emplois ? « On nous prend pour une réserve d’indiens dans laquelle il n’y aurait rien », s’étrangle le maire de Meyzieu, qui fait valoir les zones d’activités existantes. Forissier jaloux parce que le stade ne se fait pas chez lui ? « Il n’y a pas 50ha disponibles à Meyzieu. Si, le Grand Large mais sur pilotis ça va être difficile », s’amuse-t-il.
Mais le grief principal porte évidemment sur l’accessibilité de la future enceinte, desservie par une seule ligne de tram, le T3 qui devra être prolongée jusqu’au stade. Insuffisant clament les opposants, chiffres à l’appui. Ainsi, selon leurs calculs, le tram ne pourra transporter qu’entre 1600 et 2100 passagers par heure contre 8000 à 11 000 pour le métro B qui dessert Gerland. « Vous savez que la rocade est est saturée et on nous dit que les soirs de match il n’y aura pas de problème », s’indigne Michel Forissier. Et de prévenir ses administrés : « Le stationnement sauvage, vous n’y échapperez pas. »
« Ce n’est pas fait » avertit Etienne Tête. Car tous les terrains du Montout n’appartiennent pas au Grand Lyon. « L’expropriation n’est pas si simple que ça », estime l’élu. Et de poursuivre : « Si on peut exproprier, il faut alors rediscuter du Puisoz ». Ce terrain situé entre Lyon et Vénissieux, desservi par le métro D et le T4 et qui appartient au groupe Leroy Merlin, était un temps pressenti pour accueillir l’OL Land. Avant que Jean-Michel Aulas ne réchigne devant le prix du foncier.
Avec Philippe Meunier, l’élu vert promet une bataille juridique contre le projet et a d’ores et déjà identifié plusieurs angles d’attaque. Exemple : un amendement, que le député UMP a fait adopter en juin dernier, prévoit la consultation des communes riveraines. Volontairement vague, selon son auteur, il ne dit pas lesquelles. « Quelle que soit la liste [des communes concernées, ndlr] qui sortira, nous l’attaquerons », menace Meunier, pour qui le combat prend des allures chevaleresques. « Je suis sur mon cheval », a-t-il déclaré, « Jean-Michel Aulas m’a cherché, et bien il m’a trouvé. » Avant de poursuivre : « Un club n’est pas [juste] une marque. Si on est dans le sport, on doit avoir une âme et des valeurs. Et l’âme de l’OL c’est Gerland ! » Et le député de promettre d’« essayer de faire comprendre cela au président de la république. »
« On a écouté un discours très clair », se félicite Rémy Petiot, secrétaire du Collectif d’associations de l’Est lyonnais, en guise de conclusion, « c’est dommage que les assemblées d’élus ne l’aient pas entendu. »