Engagée dans un protocole de rénovation urbaine depuis de nombreuses années, la Ville de Bron entend donner un cadre de vie plus plaisant à ses habitants. Les quartiers de Parilly, situé au sud de la commune de part et d’autre de l’autoroute A43, et de Terraillon, au nord, vont connaître un grand coup de neuf.
Parilly : On détruit et on recommence
Le but affiché de la municipalité est d’atteindre un taux de 30% de logements sociaux sur la totalité de la commune. Composé de 98% de logements sociaux régis par l’OPAC du Rhône, le quartier de Parilly est donc l’un des quartiers prioritaires du renouvellement urbain. S’il conservera une large part de logements sociaux, les changements commencent à se faire ressentir dans le quartier. Emboîtant le pas à une barre démolie dix ans plus tôt, un autre bâtiment de 380 logements, à l’entrée de la ville a connu le même sort récemment.
Sur l’emprise de cette barre, 160 logements vont être construits et une médiathèque devrait sortir de terre en 2013. « On a la volonté de développer une certaine mixité de l’habitat », a souligné Annie Guillemot, maire de Bron. De son côté, Jean-Paul Chevallier, directeur du développement urbain à la mairie de Bron, affirme que la commune a la volonté de « casser l’image des grandes barres ».
L’autre préoccupation de la municipalité concerne l’autoroute A43. Alors que la transformation de l’autoroute, du côté de Mermoz-Pinel, en boulevard urbain est presque achevée, la commune aimerait que cette restructuration du réseau autoroutier se poursuive jusqu’à la zone commerciale de Porte des Alpes. 10 000 Brondillants sont concernés par les nuisances provoquées par les 340 000 véhicules qui circulent sur l’A43 quotidiennement. Une pollution sonore qui impacte considérablement la qualité de vie des riverains.
Bientôt un nouveau visage pour Terraillon
Quartier de copropriétés privées, Terraillon devrait également subir une profonde mutation. 400 logements doivent être démolis et de nouveaux types de logements doivent fleurir. « Loger mieux et mettre de la mixité dans les quartiers est au cœur des priorités », a insisté la maire de la Ville. Cependant, les négociations avec les habitants prennent plus de temps qu’à Parilly car ils sont chacun prioritaire de leur logement, ce qui multiplient les interlocuteurs. Difficile donc parfois pour la municipalité de convaincre ces personnes de quitter leur appartement.
Enclavé dans Terraillon, Caravelle est aujourd’hui l’un des quartiers qui a la plus mauvaise image. Pompiers, policiers et transports en commun n’osent plus s’aventurer à l’intérieur du quartier. Première solution, adopté par la Ville pour y remédier : désenclaver le quartier. D’importants travaux de voiries sont ainsi en prévision. Un maillage de rues qui devraient faciliter les échanges avec les quartiers voisins et donc ouvrir une porte sur l’extérieur.
Plus que jamais, les pôles commerciaux sont indispensables à la vie de quartier. La restructuration de la zone commerciale s’inscrit dans un projet qui vise à créer un véritable centre de quartier. Au programme, relooking des commerces existants, construction d’une supérette, implantation d’un pôle de services publics avec notamment une poste et construction d’un bâtiment regroupant une crèche, des logements sociaux et la maison du département. Le centre commercial devrait être livré d’ici 2012.
Lever de rideau
L’avenir de Terraillon se dessine peu à peu. De nombreuses réalisations ont déjà vu le jour en 2010. Une année marquée notamment par l’ouverture de l’Espace Jacques Duret, un nouveau pôle associatif et sportif, mais aussi celle du groupe scolaire Pierre Cot rénové et agrandi pour accueillir tous les enfants du quartier. Du côté de Parilly, le Pole Pik, un centre chorégraphique, dédié en premier lieu à la danse hip-hop, a ouvert ses portes en mai 2010. L’équipement a la volonté de créer un lien de proximité avec les habitants du quartier en organisant des activités dans les structures locales.
Au total, l’aménagement des deux quartiers représente un coût de 103 millions d’euros répartis entre les différents acteurs : l’État, la Région, la Ville de Bron, le Grand Lyon et l’Opac du Rhône. La fin de la totalité des rénovations est prévue en 2015. « Pour se sentir mieux dans son quartier, il faut également travailler sur la sécurité pour attirer les activités économiques et les médecins qui ont déserté. Mais il faut compter des années d’effort avant d’y arriver » , nuance toutefois la maire Annie Guillemot.