« La ville du 21ème siècle ne sera pas celle du 19ème », a-t-il lancé en préambule. Finie donc la priorité absolue donnée aux voitures. « L’automobile aura juste sa place mais pas toute la place », a précisé Gilles Buna, vice-président à l’urbanisme. Promis en 2001, puis reportés à la mandature d’après, les travaux commenceront donc bientôt. Le réaménagement de cette « autoroute urbaine », longue de 2,6 km, se fera néanmoins en trois phases, dont seulement la première sera réalisée avant les prochaines municipales. Elle concerne la portion entre les rues Vauban et Bouchut, et n’entraînera la fermeture que d’une seule trémie sur les trois, celle qui passe sous le cours Lafayette. Quant au tronçon suivant, qui s’étend de la rue Bouchut à celle d’Arménie, les études seront réalisées avant 2014 pour des travaux qui devront débuter juste après. Quant au dernier bout jusqu’à l’avenue Berthelot, aucune date n’est encore arrêtée. De plus, trois places devront être aménagées durant la première phase : le parvis de la future tour Incity (la station de service sera supprimée), celui de l’auditorium et l’accès au parc Sergent Blandan (au sud).
Les esquisses étant prêtes depuis la dernière campagne électorale, le projet a néanmoins un peu évolué depuis. Suite aux critiques émises par les associations de cyclistes, il n’est plus question de voie verte, mélangeant piétons et vélos, mais d’une piste cyclable sécurisée, séparée de la chaussée et du trottoir. Les transports en commun se voient aussi attribuer plus de place. Un site propre bi-directionnel est prévu, mais on ne sait pas encore pour quelle mode de transport (bus, trolley ou tram).
Quant aux voitures, leur place est ramenée à 3 voies, dans le sens nord-sud. Les contre-allées n’apparaissent plus sur les dessins. En revanche, de large trottoirs, voire des parvis avec terrasses sont prévus de part et d’autre de la voirie. La rue n’ayant pas la même largeur tout au long, la configuration peut néanmoins changer selon les endroits.
Lors de la discussion avec les habitants, les critiques fusaient. Qui s’inquiétait pour la fluidité du trafic, qui reprochaient au maire de manquer d’ambition. « Il y a deux écoles », constatait alors le maire. « Les uns veulent plein de voitures et les autres pas de voitures du tout. La vérité est au milieu. » Ainsi la communauté urbaine estime que 30 à 50% des 30 000 voitures quotidiennes se reporteront sur les transports en commun. Aux détracteurs qui lui reprochaient de ne pas aller suffisamment vite, il rétorquait : « Ça ne se fait pas d’un coup de baguette magique ». Et d’évoquer les autres chantiers menés en même temps (percement du deuxième tunnel sous la Croix-rousse, construction du nouveau parking Saint-Antoine), qui lui interdiraient de mettre la rue Garibaldi en travaux sur toute sa longueur, sous peine de paralyser la ville.