Un dispositif qui ravit les parents inscrits, dont une forte majorité de femmes. « Ça fait du bien, ça change du quartier et je ne suis plus seule chez moi », explique une mère de famille. « Je peux commander du pain à la boulangerie sans problème », ajoute une autre. Les cours aident aussi à l’accomplissement personnel de ces immigrés « Je me sens mieux, j’ai plus d’assurance », commente ainsi une troisième. De plus, ce programme vise à donner aux mères de famille les clés pour aider leurs enfants avec les devoirs. « Ça donne à mes enfants un potentiel pour plus tard », dit une maman dans un français approximatif, mais en amélioration.
La professeure confirme l’enthousiasme des parents : « Ce sont des personnes extrêmement courageuses. Une des élèves travaille de 5h30 à 8h30 du matin tous les jours, mais elle est présente à 9h pour le cours ». Afin de concrétiser cet apprentissage, les élèves peuvent passer le DILF et le DELF, diplôme d’initiation ou d’études de la langue française.
« L’intégration, ça passe d’abord par abattre les barrières de la langue », se félicite le préfet Jean-François Carenco. « Il y a une forme de militantisme derrière tout ça », avoue-t-il, avant de clamer : « la République, ça s’apprend ». Mais, il n’oublie pas de faire appel à la responsabilité des parents : « Nous reconstruisons la Duchère. C’est vous qui ferez changer le quartier autant que nous, les politico-administratifs avec notre béton ».
Le Rhône compte à ce jour 515 000 immigrés et seulement 8 collèges pour leur apprendre le français. C’est donc un travail de longue haleine qui attend le département et la France.