« Peut-être à la libération », tentait le maire du 4ème David Kimelfeld à la question si Lyon avait déjà connu une telle mobilisation. Un quart des habitants de l’agglomération est descendu dans la rue ce dimanche afin de rendre hommage aux 17 personnes tuées dans les trois attaques qui ont ensanglanté la capitale mercredi et jeudi. Le silence du défilé était entrecoupé régulièrement par des vagues d’applaudissement.
L’itinéraire initial, direct de Monplaisir à Bellecour, a dû être rallongé, en le faisant passer par le pont Lafayette, pour accueillir tout le monde. Les dernières personnes ont pu quitter le point de départ qu’environ deux heures après le début de la manifestation, alors que les premières arrivaient déjà à Bellecour. Très vite la police était obligée de lancer des appels à l’évacuation de la place afin de permettre aux suivants d’arriver.
En tête du cortège, une banderole portée par des journalistes et des policiers clamait « Je suis Charlie, pour la liberté d’expression ». C’était la seule, élus et syndicalistes défilaient sans signe d’appartenance. Seuls des pancartes, autocollants et même lunettes noirs siglés « Je suis Charlie » identifiaient cette marche, aux côtés des nombreux dessins et écriteaux clamant leur solidarité avec les personnes assassinées et défendant la liberté d’expression.
Une édition pirate Charlie Héros a été gracieusement imprimée à 8000 exemplaires et distribuée dans la foule, rapporte le site Rue89Lyon. Elle réunit des textes et des dessins inspirés de l’hebdo satirique, faits par des illustrateurs lyonnais.
Arrivé à Bellecour parmi les premiers, le maire de Lyon Gérard Collomb s’est vite trouvé entouré de caméras et micros. « Toute la ville est descendue pour cette manifestation. Cela montre la volonté d’un peuple », s’est-il félicité, selon le journal 20 Minutes. Ajoutant que « c’est une manifestation qui entendait dire : plus jamais ça, plus jamais le fanatisme, plus jamais le terrorisme. Toutes celles et tous ceux qui sont là sont différents par leur origine, leur culture, leur religion, leur mode de pensée, leur mode de vie mais ils ont voulu montrer aujourd’hui qu’ils étaient tous solidaires ».
Vers 16h30, un groupe d’autres élus, parmi lesquels Philippe Cochet, Jean-Jack Queyranne, Dominique Nachury, Georges Képénékian, Michel Forissier et Hélène Geoffroy, emmenés par le préfet Jean-François Carenco ont entonné la Marseillaise avant d’arriver sur la place.
Toutes les photos de la manifestation sont sur www.flickr.com/lyoninfo