« No Pasaran ! », « Le fascisme c’est comme la gangrène : on l’élimine ou on en crève »… Autant de slogans scandés, parfois avec virulence, par les manifestants réunis devant la mairie. Dès 18h, une centaine de personnes s’étaient déjà rassemblées derrière une banderole Résistons au fascisme. L’ambiance s’avère étrange pour une manifestation pacifique : le service d’ordre est masqué, leur attitude méfiante, chaque personne prenant des photos se voit adresser un avertissement. Aucun ne veut être reconnaissable. La présence policière n’arrange rien. Les militants anarchistes peinent à masquer le aversion pour les CRS. Quelques-uns iront jusqu’à les provoquer, quand bien même ceux-ci sont là pour les protéger d’une éventuelle agression de l’extrême-droite.
Après un discours enflammé, une délégation est reçue à la mairie pour s’entretenir avec Jean-Pierre Flaconnèche, maire socialiste de l’arrondissement. La rencontre dure environ une demi-heure pendant laquelle les manifestants restés dehors se réchauffent en chantant. Au même moment, à quelques centaines de mètres de là, les membres de l’association Lyon Dissident campent devant leur local. L’impasse qui y donne accès est barrée par un fourgon de police. L’ambiance est à la méfiance. La quarantaine de personnes ne souhaitnt pas s’exprimer et renvoient à des communiqués postés plus tôt sur leur site. « Nous confondre et nous mélanger avec des agresseurs et délinquants d’extrême droite, c’est mal nous connaître », y écrivent-ils. Pour eux, le local incriminé sert uniquement à promouvoir la musique patriotique. Avant de prévenir à l’adresse des manifestants : « Ne mettez pas de l’huile sur le feu car qui sème le vent récolte la tempête ! »
Des explications auxquelles ne croit pas le collectif Vigilance 69, organisateur de la manifestation. Pour eux, le local sert de base à un groupuscule à caractère néo-nazi. Sans toutefois en apporter des preuves. A la mairie on explique aux manifestants qu’en absence d’activité illégale, la fermeture des lieux n’est pas possible, mais promet néanmoins de les placer sous « surveillance administrative ». Les manifestantsne comptent pas en rester là. Un nouveau rassemblement est d’ores et déjà prévu après les vacances scolaires, avec pour but cette fois, le local lui-même.
Tout aurait pu en rester là si, après le signal de dispersion, quelques participants n’avaient pas commencé à s’accrocher avec les forces de l’ordre. Les CRS ont dû disperser les militants restés sur place pour en découdre, occasionnant une interruption du trafic TCL pendant une demi-heure.
Toutes les photos de la manifestation sont disponibles sur www.facebook.com/lyoninfo