Le président du club avait convié plusieurs centaines de partenaires à la Chambre de commerce et d’industrie. A l’issue d’une présentation de 2 heures, ceux-ci n’avaient certes rien appris de nouveau mais ont pu se rendre compte de la détermination de Jean-Michel Aulas à aller au bout de son projet. Coûte que coûte.
C’est que l’OL Land coûte cher. Parmi les 11 enceintes présélectionnées pour la Coupe d’Europe des nations, c’est même le chantier le plus couteux. 11 millions d’euros ont d’ores et déjà été dépensés rien que pour les études préliminaires. Au point qu’il ne reste plus que quelques détails à régler comme « la couleur du béton des tribunes », affirme l’un des 70 permanents cité dans l’un des films publicitaires projetés au cours de la conférence.
Un diaporama de 76 fiches, 2 vidéos en images de synthèse, des écrans plats jusque dans les couloirs du Palais de la bourse, pour que tout le monde puisse bien suivre l’exposé du président, l’OL n’avait pas lésiné sur les moyens pour prêcher la bonne parole. L’assistance, tout acquise à la cause du stade des Lumières, a applaudi abondamment.
« L’Euro 2016 et Lyon ont besoin de ce stade », était le message que Jean-Michel Aulas a voulu faire passer. Quitte à torturer un peu la réalité. Alors que les critiques des opposants se concentrent sur l’accessibilité insuffisante du site, le président de l’OL affirme sans rire qu’« on n’a plus beaucoup d’objections sur ce plan là ». Seuls 7000 des 60 000 spectateurs se rendront à Décines en tram, seul moyen de transport en commun desservant le site ? Pas grave, puisque cela représente 68,3 % (sic) des spectateurs. Les 2 premières enquêtes publiques se sont soldées par des avis défavorables ? Même pas vrai, c’étaient de simples études ayant permis de « prendre en compte les objections ».
« Le projet avance et il avance bien », affirmait Jean-Michel Aulas, qui a livré quelques détails du futur stade. La conception a été confiée à Hok sport Architects, qui ont signé entre autres l’Emirates Stadium d’Arsenal, le nouveau stade de Wembley et l’enceinte Soccer City, qui avait accueilli la finale de la dernière Coupe du monde. Au passage, le projet a un peu rétréci, passant de 52 à 45 ha et perdant ses surfaces commerciales. Celles-ci avaient provoqué l’ire des commerçants installés juste de l’autre côté du périph’, côté Meyzieu. Toutefois, les terres désormais exclues du périmètre d’OL Land appartiennent à Alain Landais, patron d’un centre Leclerc à Meyzieu et d’un autre à Bourg-en-Bresse, qui n’a jamais fait de mystère de sa volonté de construire un centre commercial à cet endroit. Mais puisque ça ne fait plus partie d’OL Land…
Ne restent donc au projet plus que 2 hôtels, 1 centre de loisirs (golf, carting, foot en salle, remise en forme…), des bureaux et l’enceinte en elle-même, rebaptisée Stade des lumières. Sans oublier le centre d’entraînement « le plus moderne d’Europe » avec 5 terrains, partiellement couverts.
Quant au financement « les choses avancent normalement », a lâché Jean-Michel Aulas. Tout comme la recherche d’une marque qui donnera son nom au stade moyennant 150 millions d’euros sur 15 ans. La piste mènerait au Moyen orient où de « grandes entreprises internationales », issues de « grands pays qui veulent prendre part au football dans le futur » seraient « intéressées par le financement du stade et des accords de coopération ».
Puis, en à peine une semaine, un comité de soutien fort de 300 personnalités a été sorti de terre. « Il y aura 500, 1000 noms dans les jours qui viennent », a promis le président de l’OL. On y trouve d’ores et déjà Paul Bocuse, Benjamin Biolay, Clovis Cornillac, Norbert Dentressangle, Thierry Frémaux, Olivier Ginon, Alessandra Sublet, les présidents de la CCI, de la CGPME, du Medef, des trois universités lyonnaises… Vendredi dans la salle il n’y avait toutefois guère qu’Yvan Patet du LOU Rugby pour se manifester.
La Fédération française de football, quant à elle, sélectionnera les stades pour l’Euro 2016 au plus tard le 27 mai prochain.